Une annonce de l’UDC parue dans « 24 heures » du 1er juillet 2011 : « Ivan S. peut continuer de violer ! »
Les rois du mensonge remettent ça ! Dernièrement, l’UDC avait déjà publié une annonce parfaitement mensongère dans laquelle elle accusait ses adversaires d’avoir imposé des décisions fiscales pourtant dûment adoptées par le peuple en votation populaire. Plus loin que la simple démagogie, le gros mensonge éhonté. « Plus le mensonge est gros, mieux il passe » comme disait un expert en la matière, un certain Joseph Goebbels.
Et cette fois, c’est encore pire.
Le 28 novembre de l’an passé, l’initiative de l’UDC « pour le renvoi des criminels étrangers » a été acceptée en votation. Ce texte inséré dans la constitution n’étant toutefois pas assez précis, il doit donc être précisé dans une loi d’application. Il stipule par exemple que les coupables de « trafic de drogue » doivent être expulsés à l’issue de leur peine. Or, « trafic de drogue » peut signifier la vente de quelques morceaux de haschish à des amis aussi bien qu’organisation d’un trafic de centaines de kilos d’héroïne. Il faut donc préciser. Les politiciens de l’UDC qui étaient interrogés par la presse ont d’ailleurs régulièrement répétés que seuls les actes vraiment graves seraient sanctionnés aussi par une expulsion.
Or, le groupe de travail chargé de faire des propositions au Conseil fédéral pour ces dispositions d’application (qui réunit des représentants de l’UDC et des experts nommés par l’administration) propose quatre variantes dont une seule qui satisfait l’UDC. Le problème consiste à trouver une voie qui permettrait d’appliquer l’initiative sans violer le droit international auquel la Suisse a souscrit, ce qui est à peu près impossible en réalité… Un des points principaux de désaccord concerne précisément la gravité des condamnations, puisque les variantes refusées par l’UDC (sous menace de nouvelle initiative populaire) supposeraient une peine de prison d’au moins 6 mois pour entraîner une expulsion. Pour l’UDC, pas question de fixer un minimum à 6 mois, les auteurs d’infractions plus légères devraient aussi être expulsés (s’il s’agit d’une des infractions prévues par l’initiative). C’est évidemment contraire à leurs propos de campagne…
Les peines de moins de six mois concernent uniquement des délits et des contraventions. Pas des crimes, qui sont punis plus sévèrement. Le viol, par exemple, puni d’un minimum d’un an de prison et d’un maximum de 10 ans, n’est pas concerné par cette discussion.
Pour faire pression sur ses adversaires, l’UDC décide donc de faire recours à l’argent, comme d’habitude, et entame une campagne d’annonces dans la presse (cf. photo ci-dessus). On retrouve donc Ivan S. le violeur qui peut, selon l’UDC, « continuer de violer » et un argumentaire de trois lignes expliquant que la volonté populaire est « foulée au pied« . C’est un GROS MENSONGE (un de plus !) : le viol n’est pas concerné par le désaccord entre membres du groupe de travail et l’expulsion est acquise pour tous dans les cas de viols. Cette nouvelle manipulation de l’UDC est donc un simple mensonge pour la campagne électorale !
L’UDC est décidément un véritable « parti-mensonge« . Dans son nom déjà (démocratique et centriste !), ce parti ment de manière éhontée. Mais aussi dans son usage particulièrement manipulateur des statistiques, dans ses affiches et ses annonces… Quelle confiance peut-on donner à des menteurs sans scrupules ? Est-il possible que tant de gens puissent encore y croire ?
Si un parti ment aussi systématiquement, il est à craindre qu’il mente aussi sur ses véritables intentions le jour où il pourrait constituer une majorité au pouvoir. Et là, il ne faudra pas venir pleurer en constatant les dégâts. C’est maintenant qu’il faut dénoncer les malhonnêtes.
Daniel
PS : … et accessoirement, ils prennent leurs électeurs pour des cons…
Une annonce payante de l’UDC dans les quotidiens – Février 2011
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J’affirme : « L’UDC ment ! »
Et je le démontre… :
Dans une annonce parue le 5 février 2011 dans le quotidien vaudois « 24 heures », l’UDC titre :
« Voici ce que nous devons à la gauche et aux partis du centre :
4 milliards de francs d’impôts, de redevances et de taxes supplémentaires depuis le début de l’année ! »
Puis, elle complète en affirmant que « depuis le 1er janvier 2011, l’Etat tire presque 4 milliards de francs supplémentaires des poches de la population« , que « cela fait 450 francs par habitant » ou « 1800 pour une famille de quatre personnes« . Puis arrive l’estocade : la faute en est à la gauche et aux partis du centre « qui ont imposé cette hausse des impôts et redevances » que seule l’UDC a combattue. Suivent deux sortes de notes de bas de page en petits caractères serrés (que personne ne lira…). La première indique que les 4 milliards sont issus de la hausse de la TVA de 0,4 % à partir du 1er janvier, des augmentations des primes d’assurance maladie, ainsi que du 0,2 % de prélèvement en faveur de l’assurance chômage. La seconde signale que « l’UDC s’est battue seule contre la hausse de la TVA voulue par les autres partis » et a également combattu les autres dispositions. Voilà.
Où est le mensonge ?
Il est là, dans l’assertion suivante : « La gauche et les partis du centre ont imposé cette hausse des impôts et des redevances« . Pourquoi ? Parce que c’est la population suisse elle-même, qui a pris ces décisions, en votation populaire !
La hausse de 0,4 % de la TVA (pour rééquilibrer les finances de l’AI) a été acceptée en votation populaire le 27 septembre 2009 (attestation du résultat ici). La hausse de 0,2 % (0,1 % pour l’employé et 0,1 % pour l’employeur) a elle été acceptée en votation populaire le 26 septembre 2010. La deuxième note de bas de page fait aussi allusion à d’une disposition rejetée dans le domaine de l’assurance maladie et l’acceptation de l’assurance maternité. Il s’agit là aussi de résultats de votations populaires. Il n’y a donc eu aucun parti pour « imposer » ces décisions : elles sont le fruit d’un débat national et d’une votation populaire, soit la ratification la plus légitime qui soit en démocratie. Nulle part l’annonce n’indique qu’il s’agissait de votations populaires; l’intention de tromper l’électeur est donc manifeste. L’UDC pense probablement que ses électeurs ont une mémoire de poisson rouge et ont déjà oublié depuis longtemps ces votations… Il est terrible de penser qu’elle a peut-être raison.
Il ne faut pas oublier que le système de démocratie directe permet aux citoyens suisses de verrouiller le système fiscal : le taux de TVA maximal figure dans la constitution (référendum obligatoire) et les diverses taxes et impôts sont basés sur des lois soumises au référendum facultatif. C’est donc bien le peuple suisse qui accepte ou non des hausses et aucun parti ou aucune alliance de partis ne peut les imposer. Impôts et taxes…. mais de quelles « redevances » l’UDC peut bien parler dans son annonce… Encore un truc.
Le toupet incroyable du parti ressort encore mieux lorsqu’on poursuit l’examen de l’annonce jusqu’au bout : on y découvre le slogan démagogique du parti : « Les Suisses votent UDC« - « pour moins d’impôts, de redevances et de taxes« . Au passage, on rappellera qu’une majorité de Suisses (environ 70 %) NE VOTENT PAS POUR L’UDC. Mais surtout, il faut remarquer à quel point le slogan tombe ici à plat : ce sont justement « les Suisses » qui ont accepté les augmentations en question. Mais l’UDC n’a que faire de la démocratie quand elle ne va pas dans son sens. Si quelqu’un ose critiquer la décision populaire sur les minarets, c’est tout de suite un concert de hauts cris contre les « anti-démocrates ». Mais lorsqu’il s’agit de décisions fiscales contre des recommandations de l’UDC, exit la démocratie. Un peu comme quand Blocher était allé en Turquie critiquer une disposition pourtant adoptée en votation populaire…
Cette annonce est un tissu de mensonges éhontés. L’UDC confirme de la plus belle des manières son statut de parti menteur, manipulateur et démagogique. Et je m’interroge : faut-il que « 24 heures » et/ou Edipresse soit vraiment sur la paille pour accepter d’intégrer à sa page de tels mensonges « payants ».
Daniel
Une affiche de l’UDC en vue de la votation sur l’initiative «Pour la protection face à la violence des armes»
http://www.ch.ch/abstimmungen_und_wahlen/01253/02247/index.html?lang=fr
En vue de la votation sur l’initiative socialiste pour renforcer le contrôle sur les armes, on pouvait se demander si le maniement des émotions allait pour une fois changer de camp. Yvan Perrin, vice-président de l’UDC, l’avait d’ailleurs confessé en disant que ce serait cette fois plus difficile pour l’UDC qui serait « du côté de la réflexion » alors que ses adversaires pourraient jouer sur les peurs (magnifique aveu a contrario sur la place de la réflexion quand il s’agit des initiatives de l’UDC…).
Au retour d’une semaine de vacances à l’étranger, à nouvel an, je suis tombé nez-à-nez avec la nouvelle affiche à la gare de Lausanne, et je me suis dit : « Incroyable, ils ont réussi à retourner le truc !« . Et les initiants se retrouvaient à nouveau dans le camp des « pro-criminels étrangers » et l’UDC dans celui des Suisse angoissés… Cela dit, je ressentais comme un étrange malaise en voyant cette affiche… un malaise que je n’arrivais pas à expliquer. Après tout, ce n’était qu’une affiche excessive de plus de l’UDC ou de ses sympathisants (je ne suis pas certain que l’affiche soit formellement de l’UDC, mais je ne l’ai trouvée que sur le site UDC-Valais). Mais après tout, pas de quoi en faire un fromage… on finirai presque par s’habituer.
Et pourtant, cela me chiffonnait quand même. Et je crois que j’ai fini par comprendre ce qui me dérangeait. Ce n’est pas le look du criminel étranger (pas vraiment plus affreux que d’habitude), ni son pistolet (dont le canon me pointe pourtant très directement…). Non, c’est bien du slogan qu’il s’agit : « Monopole des armes pour les criminels, NON !« .
Je m’explique. Nous avons là affaire à une initiative qui propose d’agir « contre la violence des armes » en renforçant l’arsenal juridique. On peut trouver que c’est trop ou que ce n’est pas assez. On peut argumenter sur la responsabilité du citoyen (comme la droite) ou sur le renforcement des précautions (comme la gauche).C’est un débat politique en somme assez classique. Juste un débat juridique sur des normes que les citoyens doivent adopter. Les voies de l’Etat de droit…
Mais les promoteurs de l’affiche voient les choses autrement : ce qui les dérange, au fond, c’est que les « honnêtes citoyens suisses de leurs rêves » soient désarmés face aux « méchants criminels étrangers qui de toutes façons ont des armes illégalement« . Ici, on ne parle plus du droit : on demande à ce que les Lucky Luke possèdent des armes pour faire face aux Daltons. C’est la logique du Far West : on prétend se défendre avec des armes contre les armes !
Contre les étrangers criminels, les mesures légales semblent ne plus suffire à l’extrême-droite helvétique. Il s’agit désormais aussi d’user de la manière forte. Un message assez troublant…
Daniel
A partir d’un article du blog de Thierry Herman : La démocratie en danger ?
http://www.thierryherman.ch/reflexions/la-democratie-en-danger/#comments
Ces derniers temps, la réflexion démocratique nous met face à un questionnement important : dans quelle mesure les gigantesques opérations marketing ont-elles une influence déterminante sur les résultats de votations ? Je ne sais pas s’il existe des études sérieuses sur cette question en Suisse, mais la question n’est vraiment pas intérêt, surtout quand on observe l’apparent retournement d’opinion effectué à propos de l’initiative fiscale du PS ou les succès des campagnes massives de matraquage de l’UDC.
J’ai relevé cet article sur le site de Thierry Herman (que je conseille, il y a de bons articles à lire) et j’ai proposé un commentaire. Pour ne pas faire de jaloux avec les lecteurs de mon propre blog , je propose aussi mon commentaire ici (mais il faudrait lire d’abord l’article) :
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Commentaire :
Je suis d’accord avec l’essentiel de cet article : on ne peut pas se contenter de remettre en cause l’extraordinaire disproportion des moyens financiers pour les campagnes de votation (et les élections). Il faut aussi travailler sur les contenus et leur mise en forme.
Mais, il y a tout de même un grand MAIS : lorsqu’on veut renvoyer les minoritaires financiers à leurs études, on leur répond (à la Windisch) que le peuple n’est pas une masse bêlante, ce qui a d’ailleurs l’avantage de le caresser dans le sens du poil. Et on raisonne en pensant au peuple tout entier.
La votation de ce weekend s’est jouée à 53 % contre 47 %, grosso modo. Si l’initiative avait été refusée par 51 % des électeurs, on aurait titré sur une victoire de la gauche qui s’était opposée à la fois à l’initiative et au contre-projet. 49 % pour l’initiative, c’est une défaite, 53 % c’est une victoire. La différence n’est pas énorme…
Les masses d’argent investies dans les campagnes ne le sont pas pour convaincre 100 % de la population. Elles servent à convaincre un nombre limité d’électeurs, entre 5 et 20 % selon les cas, qu’on qualifie d’indécis. Ce sont ceux qui ne lisent pas les textes en votation, ni les articles des journaux qui tentent d’approfondir les questions et qui ne participent pas à des discussions ouvertes. Ils sont particulièrement influençables et touchés par le déchaînement de propagande de l’UDC qui a précisément les moyens financiers de répéter à très grande échelle ses slogans simplistes et ses images chocs. Comme les publicités…
Il n’est donc pas question de dire que le peuple est une gigantesque masse stupide et prête à se laisser manipuler, mais il faut admettre qu’il y a une fraction des électeurs qui est très influençable car peu formée et mal informée. Cela ne veut pas dire qu’on manque de respect vis-à-vis de ces gens, juste qu’on admet qu’il existent bien.
J’ai tenté une expérience amusante dans plusieurs de mes classes de maturité professionnelle :
- j’ai demandé d’abord qui savait déjà ce qu’il allait voter : un grand nombre de mains se sont levées.
- ensuite, j’ai demandé qui avait lu les textes de l’initiative et du contre-projet : seuls quelques mains se sont levées.
Puis j’ai demandé qu’on m’explique les enjeux de la votation… C’est très instructif. Et mes élèves sont très loin d’être des idiots : au contraire, ils ont un intérêt marqué pour ces questions politiques et apportent des arguments. Mais si eux ne lisent pas les textes, est-ce que la population dont je parlais plus haut les lit ? Certainement pas.
Je pense qu’il faudrait affronter un tabou. On fait beaucoup de sondages d’opinion pour tenter d’établir les préférences des citoyens avant les votations. Pourquoi ne tenterait-t-on pas des sondages pour examiner quelle est la connaissance des sujets ? De quoi a-t-on peur ?
“Si j’avais du temps et des moyens, je créerais un site Internet proche de cequeludcvouscache, mais qui aurait plus de gages de transparence, de neutralité et d’indépendance et qui critiquerait les partis de quelque bord qu’ils soient.”
Chiche ?
Un site internet, ce n’est pas si compliqué, beaucoup de jeunes savent faire. Pour le contenu, cela devrait être un travail collectif qui pourrait être le fait d’une “association pour l’autodéfense intellectuelle”. Personnellement, je serais partant (pas tout de suite, mais dans quelques temps si cela pouvait être planifié) pour être partie prenante d’un tel projet.
A réfléchir sérieusement.
Daniel
Dans « 24 heures » et « 20 minutes », pendant la semaine ouvrable du 22 au 26 novembre 2010
Ce weekend, les citoyens suisses sont appelés aux urnes pour voter sur l’initiative et le contre-projet concernant les expulsions de délinquants et criminels étrangers, ainsi que sur l’initiative « pour des impôts équitables« . Comme d’habitude apparaissent ici et là des affiches, des prospectus ou des annonces dans les journaux.
On dit que le citoyen se fait son opinion lui-même, rationnellement en pesant le pour et le contre, parce qu’on veut croire à la démocratie. Mais, parallèlement, les slogans et les images sur les affiches jouent avec les émotions et touchent autant que faire se peut le même citoyen dans ses tripes. Comme le consommateur…
L’impression qui domine, c’est que certains ont les moyens de couvrir les murs d’affiches pendant que d’autres s’offrent péniblement quelques espaces. Chaque dimanche soir de votation, de doctes élus s’échinent à répéter que cela ne joue pas un grand rôle, car le citoyen sait ce qu’il se veut. Fort bien… mais alors : pourquoi dépenser tant d’argent pour matraquer des slogans simplistes ?
Cette semaine, j’ai décidé de comparer les espaces achetés dans les deux quotidiens les plus lus de mon canton à propos de la votation sur l’initiative socialiste sur les impôts, qui consiste notamment à imposer un impôt marginal de 22 % sur les sommes gagnées au-delà d’un revenu de 250’000 francs. Sur un revenu de 300’000 francs, cela ferait augmenter l’impôt d’un contribuable célibataire gagnant 300’000 francs (soit 25’000 francs par mois – une paille !), et taxé aujourd’hui à 15 % (par ex.), de 3500 francs. Une catastrophe, la Bérézina, la ruine de la nation, n’est-ce pas ?
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Que ressort-t-il de cette petite observation ?
Annonces en faveur du OUI : 319 cm2
Annonces en faveur du NON : 2412 cm2 (soit 7,5 fois plus !)
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Tout est dit. Les moyens sont parfaitement disproportionnés. On pourrait étendre ce calcul à l’ensemble des journaux, à toutes les affiches et en général à tous les moyens de propagande, cela ne ferait que confirmer voire étendre le constat.
Et il ne s’agit pas ici d’une propagande anodine. S’il s’agissait au moins d’arguments honnêtes et rationnels, mettant en évidence les véritables inconvénients de l’initiative, des chiffres sérieux ou des arguments de principe… Mais non, il s’agit d’une propagande particulièrement mensongère tendant à faire peur à tous les contribuables pour les pousser à s’identifier pour l’occasion au 1 % de contribuables concernés par cette initiative, principalement dans certains cantons, dont aucun romand.
Voyez plutôt « l’enfer fiscal » promis par les opposants à l’initiative :
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NON à des hausses d’impôts.
Les impôts de la classe moyenne et des familles augmenteront.
Augmentation pour TOUS les contribuables, aussi en Suisse romande.
Payer plus d’impôts dans TOUS les cantons.
La prospérité et la croissance seront détruites.
La Suisse sera moins compétitive au niveau internationale.
Des emplois seront perdus.
Tous devront payer plus.
L’initiative propose le système fiscal pratiqué dans l’UE.
Hausse d’impôts pour tous.
Elle empiète massivement sur l’autonomie de notre canton et des communes (on parle de Vaud, là…).
Elle provoquera l’exode de contribuables importants (toujours Vaud !).
Et les pertes devront être compensées par tous les Vaudois.
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Mensonges ! Mensonges ! Mensonges ! Mensonges ! Mensonges !
Et plusieurs des derniers mensonges signalés dans cette liste sont même cosignés par des membres du gouvernement du canton de Vaud… Autant de malhonnêteté est tout simplement écoeurant ! Pendant ce temps, les partisans de l’initiative se contentent d’un gentil « Oui dans l’intérêt de tous les Vaudois à l’initiative pour des impôts équitables. Stop aux abus de la concurrence fiscale« .
Et sans rire, plusieurs quotidiens annonçaient pendant la semaine que l’initiative en faveur de 6 semaines de vacances pour tous obtiendraient le soutien de 61 % des électeurs suisses. Mais l’initiative fiscale était elle à 58 % dans le même genre de sondage… avant l’arrivée du bulldozer propagandiste anxiogène. On attend la vague de propagande anti.vacances et les slogans seront sans surprises. On peut rire ?
Alors, de deux choses l’une : soit de nombreux citoyens sont manipulables à volonté et cette propagande odieuse est effectivement efficace, soit le citoyen décide en connaissance de cause comme le veut le politiquement correct et ces dépenses outrancières sont totalement stupides, des millions jeté par les fenêtres. Faites votre choix.
Il était une fois la démocratie…
Daniel
24 heures du 20 novembre 2010 : Propagande mensongère
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La menace de « l’enfer fiscal » n’a pas suffit : les électeurs semblent toujours hésiter à accepter de limiter l’aspiration des contribuables aisés par quelques cantons de Suisse centrale à coups de concurrence déloyale. « L’enfer fiscal« , c’était déjà très démagogique et complètement hors de proportion. Les cantons de Suisse romande, Zürich, Berne, Bâle et plusieurs autres connaissent déjà des taux d’impôts marginaux de plus de 22 % pour les revenus de plus de Fr.- 250’000 (pour célibataires). Sont-ils donc des enfers fiscaux ? Et si on demandait aux résidents des pays voisins ce qu’ils en pensent ?
Les adversaires de l’initiative passent donc à la vitesse supérieure : la publicité mensongère !
Il est parfaitement normal qu’une initiative visant à limiter la concurrence fiscale que se livrent les cantons suscite des oppositions et un vif débat. On peut défendre l’idée de limites aux abus de cette concurrence entre cantons (à gauche), mais on peut aussi tout aussi légitimement défendre le principe de souveraineté cantonale en la matière (à droite). Lorsque le débat consiste à mettre en valeur les avantages et les inconvénients de l’initiative ou les mérites ou les faiblesses de la situation actuelle, c’est la voie de la démocratie. Et la majorité populaire tranchera.
Mais si la concurrence fiscale connaît des abus, la démocratie aussi. Voici une annonce publiée ce jour par le comité « Non à l’enfer fiscal« .C’est un véritable tissu de mensonges :
1) « Non à des hausses d’impôts » : ici, on rappellera que l’initiative concerne environ 1 % des contribuables. Généralisation abusive dans le titre (mais cela est assez habituel…). Démagogie !
2) « L’initiative (..) menace TOUS les contribuables » : Faux ! L’acceptation de l’initiative pourrait entraîner dans certains cantons un débat sur une adaptation des impôts sur les revenus un peu inférieurs à Fr. 250’000.-. Rappelons ici que cela représente plus de 20’000 francs par mois (assez loin des revenus de la majorité de la population). Mensonge !
3) « Aussi en Suisse romande » : Tous les cantons de Suisse romande ont un taux d’impôt marginal sur les sommes supérieures à la barre de Fr. 250’000.- de revenu supérieures au 22 % exigé par l’initiative socialiste. Il n’y aura donc pas de changement pour les contribuables romands. Ici encore, Mensonge !
4) Le graphique : Mais d’où sort ce « 19 % » ? En tous pas de Suisse romande et il ne concerne en tout cas pas TOUS les contribuables. Mensonge !
5) « Toute la courbe doit être revue à la hausse* » : c’est encore une fois faux ! Les 22 % ne s’appliqueront qu’aux sommes supérieures à Fr. 250’000.-. Les premiers 250’000 francs de revenus peuvent donc continuer à être taxés avec des taux inférieurs. La progression reste.
Voici un exemple simple :
à 200’000, impôts = 20’000 (avant et après)
à 250’000, impôts = 25’000 (avant et après)
à 251’000, impôts = 25’220 après (25’100 avant)
à 255’000, impôts = 26’100 après (25’500 avant).
Où est le scandale ? Où est « l’enfer fiscal » ?
6) « *Notre système d’imposition progressive ne permet pas de modifier un échelon sans modifier toute l’échelle d’imposition » : Faux ! Le principe constitutionnel qui doit être respecté, c’est celui de l’imposition selon la capacité contributive qui justifie que les revenus les plus grands soient imposés plus lourdement. Rien n’oblige à modifier l’échelle d’imposition (même à Wollerau, comme les quotidiens neuchâtelois l’ont démontré). Un débat pourrait s’engager ensuite sur des modifications d’échelles, bien sûr, mais cela n’a aucun caractère obligatoire. A nouveau, Mensonge !
Que vaut une démocratie lorsque ceux qui en ont les moyens peuvent à ce point intoxiquer la majorité de la population à coup d’annonces mensongères ? Et il vaut aussi la peine de se demander pourquoi ils tiennent à investir tant d’argent (c’est une vraie inondation !) dans une campagne comme celle-ci. Mon hypothèse, c’est qu’il y a un bon retour sur investissement et que l’argent investi sera récupéré fiscalement lorsque les classes populaires et moyennes auront voté contre leurs intérêts en ayant la chiasse d’une hausse d’impôts.
Démocratie ou ploutocratie ?
Daniel
Le Temps du 13 octobre 2010 : Une foudroyante attaque contre le principal atout de la Suisse
Un journal de référence, cela sert pour s’y référer et on aimerait pouvoir compter sur sa fiabilité. On aimerait aussi pouvoir compter sur de rapides rectifications aussitôt une éventuelle erreur débusquée, y compris si elle fait un peu mal par là où le journal souhaitait tenir le rôle de journal d’opinion. Manifestement, la contrition a coûté à la rédaction du Temps.
Le cas relaté par le lecteur du « Temps » qui signe le texte ci-dessous mérite donc d’être bien mis en évidence à plusieurs reprises, et de manière plus visible que le discret correctif publié par le quotidien. Dont acte.
Daniel
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Communiqué de presse:
Initiative « impôts équitables »: Le « Temps » admet enfin son erreur.
L’initiative « pour des impôts équitables », que le peuple vote le 28 novembre, obligerait tous les cantons à imposer à 22% minimum les tranches de revenu au dessus de 250 000.-. Cette augmentation ne concernerait à peu de chose près que les cantons qui pratiquent la sous-enchère fiscale pour « piquer » les contribuables aisés des autres cantons. En outre, il faudrait qu’une personne gagne bien plus que 250 000.- pour vraiment sentir les effets de l’initiative. Par exemple, dans un canton à très basse fiscalité, une personne gagnant 300 000.- pourrait se voir taxer à 10% pour les 250 000 premiers francs et à 22% sur les 50 000 francs suivants. Elle ne payerait donc, en définitive, qu’un modeste taux moyen de 12%, impôt communal compris.
Pourtant le Temps du 13 oct. a considérablement exagéré la portée de l’initiative, affirmant qu’un revenu de 250 000 francs serait imposé à 22%. Tout le monde a le droit de se tromper; en l’occurrence, notre « quotidien romand de référence » en a fait un usage particulièrement abondant. J’ai dû envoyer pas moins de quatre courriels, en menaçant à deux reprises de dénoncer le cas au Conseil de la Presse, pour obtenir la publication du rectificatif ci-dessous, paru le 9 novembre:
« L’analyse de l’initiative fiscale comportait une erreur. Il était faux de dire que le taux d’imposition à Wollerau passerait à 22% pour des revenus de 250 000 francs. Selon l’initiative, le taux de 22% concerne chaque franc supérieur à 250’000.- »
Rappelons que le Temps a pris parti très vigoureusement contre l’initiative, dans au moins deux articles. Compte tenu de ce qui précède, on peut se demander si cette prise de position est vraiment réfléchie. Rappelons aussi que l’erreur du Temps avait déjà été commise dans l’Impartial, l’Express et la Liberté, qui avaient été induits en erreur par le professeur d’université fribourgeois Bernard Dafflon, pourtant spécialiste de la fiscalité. Tout comme le Temps, ces journaux ont depuis admis qu’ils s’étaient trompés.
Il n’est pas anodin que la presse romande ait diffusée une information erronée sur un sujet passant en votation. Cette erreur a pu amener certains votants à exagérer la portée de l’initiative socialiste et à croire que leurs impôts risquaient d’augmenter alors que ce n’était pas le cas. J’appelle donc tous les lecteurs de la présente à faire en sorte que la population soit informée correctement et puisse voter en connaissance de cause.
Christophe Schouwey
Relayé aussi ici :
Domaine public – Initiative «impôts équitables» : «Le Temps» admet enfin son erreur
La Méduse – Initiative «impôts équitables» : «Le Temps» admet enfin son erreur
N’hésitez pas à relayer vous aussi !!!
La politique suisse est tirée vers le bas par une surenchère dans l’affichage abominable
La politique suisse a longtemps montré un visage « baroque et pépère » qui avait le don de rassurer la majorité et d’agacer la minorité qui voulaient plus d’action et/ou de spectacle. Mais après des décennies de « formule magique« , cela a fini par venir… plus particulièrement après les secousses que furent le NON à l’espace économique européen, l’affaire des fonds juifs, la faillite de Swissair et d’autres coups de tonnerre dans ce que les Suisses croyaient être un ciel bleu.
Cette époque est révolue… la politique suisse, maintenant, ça déménage ! Et les affiches proposées aux citoyens se répandent de plus en plus dans une surenchère du tout-à-l’égout. La campagne en vue de la votation du 28 novembre sur l’initiative et le contre-projet sur l’expulsion des délinquants et criminels étrangers ne fait évidemment pas exception, comme le montre le visuel qui s’est répandu ces dernières semaines :
…. qui a d’ailleurs très vite été brocardé par l’hebdomadaire satirique Vigousse :
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On pourrait s’amuser, comme l’a fait « 20 minutes » des maladresses numériques de cette campagne, mais on peut aussi s’interroger sur le mode de réponse des opposants à l’initiative de l’UDC, comme ici les jeunes socialistes neuchâtelois. (Sujet du TV sur ces affiches).
Pas de doute, l’UDC réussit à entraîner dans sa foulée le reste du spectre politique. On remarque aussi qu’il y a peu à peu accoutumance. Cela ne choque plus, c’est même devenu terriblement banal. Mais alors, quelles ont été les réactions en matière d’affichage pour contrer les affiches de l’UDC ?
Il y a eu la version touchante de naïveté :
Il y a eu aussi le détournement humoristique :
Je passe rapidement sur les formes les plus naïves : elles font rire l’UDC et n’ont probablement aucun effet pour soigner le mal. Et elles ne font que conforter le stéréotype de l’angélisme qu’aiment tant stigmatiser les propagandistes de l’UDC. L’humour aurait peut-être plus de chances d’avoir un effet, mais rien n’est sûr. Il y a aussi de fortes chances qu’il n’amuse en réalité que ceux qui sont déjà au parfum sur les réalités démagogiques de l’UDC et de ses leaders. Je me suis aussi essayé une fois à cette forme d’humour : http://pikereplik.unblog.fr/2009/10/09/contre-laffiche-anti-minarets-le-detournement/ ) mais en doutant de son effet réel…
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Ensuite, il y a aussi ceux qui reprennent le motif et le « retournent » :
Mais le risque ici est de légitimer ce « coup de pied ». Même si le message de l’affiche est inversé par rapport à celui de l’UDC, on garde le geste violent et on le légitime. Pas idéal : c’est une façon d’entrer dans le jeu sinistre de l’UDC…
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Parfois, les opposants, certains vont aussi jusqu’au point Godwin avec leurs caricatures :
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Là aussi, aucune chance de convaincre qui que ce soit parmi ceux qui se sont laissé séduire par les manipulateurs de l’extrême-droite. Ce qui est excessif est dérisoire et va conforter l’UDC qui pourra jouer une de ses partitions préférées : celle des victimes du « sectarisme de gauche ».
C’est bien l’UDC qui a lancé cette mode de l’excès dans la vie politique suisse. Mais elle n’a malheureusement plus le monopole de ce type de langage, comme en témoignent ces exemples relativement récents, choisis dans le camp opposé :
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Enfin, on ne pourrait pas terminer cette revue sans évoquer les copies du style UDC apparues à l’étranger. Dans les produits d’exportations suisses, il n’y a plus uniquement des fromages ou des montres… mais aussi des affiches nauséabondes. Celles-ci sont reprises avec rapidité et avidité par l’ensemble des mouvements d’extrême-droite du continent. Quel magnifique bénéfice en matière d’image pour notre pays !
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Ce petit retour visuel permet de se rendre compte à quel point la vie politique suisse est en train de s’enfoncer dans la caricature. Des images-choc jouent un rôle grandissant dans les campagnes et ce n’est en tout cas pas pour favoriser la bonne compréhension des enjeux (voir ici… ou quand un citoyen sur six se trompe en votant !!!). La simplification a outrance me semble être le parfait contraire de ce qu’on peut attendre d’une démocratie directe, dans laquelle le citoyen devrait être capable de saisir des enjeux difficiles grâce à une approche nuancée.
A cet égard, la campagne des élections 2007 m’a justement semblé révélatrice d’une certaine façon de concevoir le citoyen. Une première série d’affiches disait « Vous êtes des moutons !« , et la suivante « Voici votre berger !« . En gros, cela révèle que certains considèrent que le citoyen est un « gros con » qu’on peut gaver à coups de sensations en s’adressant le moins possible à son cerveau. La cohérence voudrait, avec une telle mentalité, qu’on propose de renoncer à la démocratie directe…. Mais l’Union des démagogues sais si bien jouer avec les citoyens, pourquoi s’en priver ?
Que faire ? (Silence embarrassé….)
Il y aurait bien une piste… mais j’ai l’impression qu’elle dérange encore trop de gens pour être explorée. On pourrait imaginer s’inspirer de Montesquieu et envisager une nouvelle forme de séparation des pouvoirs. Il ne s’agirait plus ici d’opérer la séparation entre pouvoir législatif, exécutif et judiciaire… mais de s’attaquer plus largement à la forme contemporaine de la concentration du pouvoir économique, politique et médiatique (dont Silvio Berlusconi est l’archétype le plus parfait). L’abondance d’affiches et d’annonces simplistes relève d’une telle concentration, quand elle permet à un pouvoir de nature ECONOMIQUE (les entrepreneurs milliardaires zurichois) de subjuguer une partie grandissante de la population pour consolider un pouvoir POLITIQUE grâce à ses moyens MEDIATIQUES (affiches, annonces, etc.).
On pourrait imaginer refonder un « espace public » (POLITIQUE) qui serait séparé et mis à l’abri des moyens MEDIATIQUES et ECONOMIQUES, afin que ce soient véritablement des arguments rationnels et des débats qui fondent les choix politiques. On interdirait l’affichage politique, on renoncerait à la publication d’annonces payantes sous la forme de slogans simplistes dans les journaux et on mettrait à leur place un journal dévolu aux votations et élections, dans lequel chaque parti aurait le même espace pour exposer idées et arguments. On pourrait aller jusqu’à prescrire que cela se fasse uniquement par le texte, sans images.
Mais je rêve… bien sûr ! Tous ceux qui font leur beurre du déluge actuel se chargerait de démolir toute proposition qui pourrait aller dans le sens de ce qui précède, tout particulièrement ceux qui encaissent les espèces sonnantes et trébuchantes qui correspondent aux centimètres carrés concédés dans les journaux.
Bref… la politique suisse ne va pas bien. Et cette orgie misérable ne fait qu’empirer les choses. On fait quoi ? On continue ?
Daniel
Une annonce de l’UDC parue dans quelques quotidiens
Et c’est reparti pour un tour (voilà, voilà, qu’ça recommence…), l’UDC arrive à nous rejouer « les méchants étrangers » au centre d’une campagne de votation. Il peut s’agir de retraites, d’insécurité, de chômage, de fiscalité, d’environnement, de santé… c’est toujours « l’étranger » qui est la cause des problèmes… Et malheureusement, avec une partie de la population suffisamment crédule et peu informée, ça marche encore.
Cette nouvelle « annonce » dans la presse réussit le tour de force de traiter de la votation sur la révision de l’assurance-chômage comme si celle-ci ne concernait QUE des bénéficiaires étrangers. Jugez plutôt par les insinuations parfaitement perverses qu’on y trouve :
- Jusqu’ici les chômeurs étrangers avaient droit à 18 mois d’indemnités de chômage après seulement 12 mois de cotisation.
- Les jeunes chômeurs étrangers doivent accepter tous les emplois qui paraissent acceptables pour eux.
- De plus en plus d’étrangers viennent en Suisse pour profiter de nos institutions sociales.
Et le tout barré d’un énorme slogan « Stop aux abus » et coiffé d’un étranger (à la peau foncée, aux cheveux noirs et à l’épaisse moustache, évidemment… les étrangers ne sont jamais blonds ou clairs de peau !) qui se prélasse dans un hamac en jouant avec une liasse de billets reçus de l’assurance chômage.
Alors, soyons bien clairs… cette annonce est :
UN MENSONGE
Dans la population active occupée, on compte 27,7 % d’étrangers alors qu’ils ne comptent que pour 22 % de la population résidente. Il y a donc proportionnellement plus d’étrangers qui travaillent que de Suisses.
Les étrangers sont aussi plus nombreux parmi les chômeurs, parce qu’ils occupent des emplois qui sont assez facilement et rapidement « dégraissés », ce dont l’économie suisse profite bien, mais le fait qu’il soient plus nombreux au travail finance justement ce type d’écart (et aussi, en passant, l’AVS des aînés suisses…). On peut ajouter que la Suisse a besoin de sa main d’oeuvre étrangère sans laquelle elle ne pourrait pas assurer la productions de biens et de services qui fait sa prospérité. Renvoyer la population étrangère à l’abus de nos assurances sociales est contraire à la réalité et tout simplement insultant.
UNE LACHETÉ
Cette annonce paraît quelques jours à peine avant la votation, au moment où il n’y a plus beaucoup de temps pour répondre à l’UDC avec des faits et des arguments rationnels. Cela permet donc de jouer sur l’émotionnel pur, la bêtise crasse et les mauvais sentiments au moment de remplir l’enveloppe de vote. C’est mesquin et lâche, mais cela correspond assez bien à l’idée qu’on peut se faire de certains électeurs de ce parti…
UN COUP TORDU
L’UDC a été une force décisive au parlement lorsqu’il a fallu goupiller la révision de la loi qui sera soumise ce weekend aux électeurs. Ce parti a été la cheville ouvrière de la stratégie consistant à éviter une hausse plus élevée des cotisations en faisant reposer la révision sur le déshabillage des prestations des jeunes. Mais justement, depuis quelques temps, cela commençait à se voir… que l’UDC s’en était prise aux jeunes. Alors, hop… on braque le projecteur sur les étrangers. C’est tordu et manipulateur.
Une fois de plus, ce parti se conduit de manière dégoûtante. Et cette fois-ci, il ne pourra pas protester de sa bonne foi en jouant sur les expressions traditionnelles de la langue française (ou allemande – cf. le « mouton noir« ). Ici, ce sont bien « les étrangers » en général qui sont pris pour cibles et résolument dépeints comme fainéants et profiteurs. Et pendant que les idiots utiles se lèvent contre « les méchants étrangers« , ils se font plumer par l’UDC.
Les slogans anti-étrangers sont usés, complètement démagogiques et dans le cas présent tout à fait calomnieux. Ce parti malhonnête ne mérite qu’une chose : être remis à sa place politique, soit l’extrême-droite, et hors du gouvernement. Honte aux partis qui acceptent de gouverner avec des gens pareils !
Daniel
La campagne de la « Session fédérale des jeunes » pour motiver des jeunes à s’engager en politique
http://www.etre-politicien.ch/f/politspiel.html
C’est au détour d’une rue que je suis tombé sur l’affiche ci-dessous (que j’ai photographiée…) et que j’ai été plongé dans un abîme de perplexité. Le message : « C’est cool d’être politicien, parce que tu peux assister à la coupe du monde depuis les loges V.I.P.« .
Dingue ! Quand on sait l’énergie que doit dépenser chaque militant ou conseiller communal engagé et consacrant du temps à des causes publiques pour essayer de faire comprendre que non, décidément non, il ne fait pas cela pour récolter des avantages personnels ou gagner de l’argent. Et voilà une affiche qui énonce tout de go le contraire : « Faire de la politique, c’est bénéficier d’avantages« .
Et ce n’est pas tout, « la politique » offre encore d’autres avantages :
- Voyager en première classe ! Gratuitement !
- Plaisanter avec Obama lors d’une conférence de l’ONU !
En somme, être politicien, c’est plaisanter avec des vedettes (heureusement qu’ils ont choisi Obama, cela aurait pu être Lady Gaga…) avoir accès à du luxe et ça qui est cool. Bien sûr, j’ai fait dans ces premières lignes une lecture au premier degré de la campagne d’affichage, mais c’est précisément la lecture qu’en ont aussi fait plusieurs jeunes à qui j’ai demandé s’ils avaient vu les affiches et comme ils avaient réagi.
Alors, peut-être que tous ceux qui prendront cela au premier degré sont de parfaits idiots, puisque les auteurs de la campagne s’en justifient avec un document accessible sur leur site internet : »La campagne de pub doit montrer qu’être un/e politicien-n-e n’est pas ennuyeux, que les politicien-n-e-s vivent des expériences passionnantes, rencontrent des personnalités importantes et participent à des manifestations exceptionnelles« .
Mais pour commencer, à mon sens, ce n’est pas drôle. C’est apparemment une forme d’amusement qui fait fureur dans certaines agences de pub et qui consiste à afficher sur les murs des préjugés répandus en espérant ainsi les faire prendre pour ce qu’ils sont, soit des préjugés. Mais il faut avoir une sacrée foi en l’influence des slogans pour espérer ce résultat. Quant à présenter cela comme de l’humour, cela me laisse perplexe…
Non, je pense vraiment qu’on peut lire tout autre chose dans ce mécanisme de défense. La politique est vue comme grise et ennuyeuse et on préfère contourner la difficulté de la présenter pour ce qu’elle est : un engagement citoyen, exigeant, souvent intéressant mais qui demande d’y consacrer du temps et de l’énergie. Ici, on tente d’expliquer qu’à côté de l’ennui des longues réunions, il y a des compensations en forme de wagons de 1ère classe ou de coupe du monde. Pauvre !
Parce qu’au delà de ce prétendu « humour« , il s’agit bien de dire à un jeune : « Démarre ta carrière politique à la Session des jeunes ! » On passera sur cette énorme faute de syntaxe du communiqué de presse, mais on peut relever qu’il n’est pas ici question de s’engager pour défendre les valeurs d’une nouvelle génération ou pour apporter de nouvelles idées, mais bien de préparer sa carrière individuelle. Et si ce communiqué s’applique à énoncer ses loges VIP et ses voyages en première classe, il se contente de mentionner discrètement que « sept thèmes » seront au centre des discussions de la Session des jeunes sans en préciser aucunement le contenu. Alors, les affiches peuvent bien être provocatrices, le fond du message est cohérent : c’est bien de « carrière politique » qu’il s’agit pour « motiver » les jeunes (termes du communiqué) !
Les jeunes, je les rencontre tous les jours dans mes classes. Ils ont des valeurs, des préoccupations, une vision de la société et souvent aussi des préférences politiques. Ce qui les motive, c’est de mieux comprendre un système politique qui leur paraît souvent opaque et très complexe pour mieux défendre leurs droits. Ce sont aussi des valeurs et des principes qui les motivent et ils rêvent encore de politiciens qui s’engagent par idéalisme. Cette campagne leur fait injure… même si c’est en prétextant un humour 2ème degré et décalé.
J’aimerais qu’on trouve autre chose pour attirer la jeunesse vers la chose publique…
Daniel