Piques et répliques – 2

Quelques réflexions critiques sur tout et rien

Archive pour la catégorie 'Divers'


A propos de l’abolition des billets de banque : un enjeu négligé !

17 septembre, 2016
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Un courrier de lecteur que j’ai rédigé la semaine passée et qui n’a apparemment pas eu l’heur de plaire à la rédaction

A propos de l’article : Et si on abolissait le cash? 

et de l’éditorial  :  La fin du cash, une barrière psychologique

Le Temps du 9 septembre consacre une pleine page à une nouvelle question monétaire : « Et si on supprimait les billets de banque ? ». La question est traitée principalement sous l’angle de la « barrière psychologique » et des modalités pratiques qu’un changement impliquerait. Et la fin de l’argent liquide, vue par l’économiste Kenneth Rogoff, devient surtout un moyen de combattre les transactions illégales. Malheureusement, se contenter de cette approche fait passer à côté d’un enjeu essentiel.

En effet, rappelons tout d’abord que si les banques centrales émettent la monnaie officielle (la base monétaire), les banques commerciales réalisent ensuite une démultiplication de cette masse monétaire par le jeu du crédit. C’est ce qui explique que la totalité des pièces et billets en circulation ne représente qu’environ 7 % de la masse monétaire au sens large (agrégat M3) et que si chacun cherchait à retirer ses billets, le système montrerait très rapidement ses limites.

Si chacun évalue les moyens de paiement dont il dispose, il tient compte de ses pièces et billets et de ses comptes bancaires. Or, si les premiers sont de la monnaie officielle, émise par la BNS sur mandat de la Confédération, les seconds ne sont que des créances vis-à-vis des banques commerciales. Pour chacun de nous, l’argent liquide représente donc la seule manière d’avoir accès directement à de la véritable monnaie officielle. Les banques commerciales, par contre, possèdent leur compte de virement auprès de la BNS, constitué de monnaie officielle scripturale.

Si les pièces et billets venaient à disparaître, seules les banques auraient donc accès, grâce aux comptes de virement, à la monnaie officielle. Et le particulier devrait se contenter de son compte bancaire, soit d’une créance vis-à-vis de son banquier. La confiance envers les banques serait rendue obligatoire, sans possibilité de retirer son argent du système bancaire.

Compte tenu de ce qui précède, la seule solution qui permettait aux habitants de la Suisse d’avoir accès à la monnaie officielle serait de les autoriser, à l’instar des banques, à avoir eux aussi un compte auprès de la BNS. Cela n’est pas évoqué, mais il s’agit tout de même d’un enjeu plus fondamental que les questions évoquées par l’article.

Daniel

La presse va mal : même faire parvenir un journal au lecteur devient difficile…

27 août, 2016
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Mon message à la rédaction du TEMPS et à son service d’abonnements: voilà qui donnera certainement envie à beaucoup de monde de s’abonner à un journal qui perd d’ailleurs régulièrement de sa qualité journalistique… :-/
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Madame, Monsieur,
Avant de lire mon message, je vous prie de prendre connaissance des échanges qui se situent en dessous : ils illustrent le nombre de déconvenues que j’ai connues avec la livraison de mon journal lors de l’année écoulée et vous permettront peut-être de comprendre ma réaction et ma demande. Je précise que ces problèmes avaient déjà été précédés d’autres que je n’ai pas conservés sous forme de courriels.
A l’occasion de ma dernière plainte (ci-dessous), une personne du service des abonnements m’avait téléphoné pour me proposer de passer désormais par le service postal. Ainsi, me promettait-elle, il n’y aurait plus de problèmes. L’effort à concéder de ma part pour avoir enfin la certitude de recevoir le journal était de ne plus le recevoir le matin mais de le retrouver en fin de journée dans ma boîte à lettres. Tout cela n’aura finalement servi à rien, puisque les incidents reprennent avec le service postal : le journal n’est à nouveau pas arrivé ce matin et je suis parti sous la pluie l’acheter au prix du weekend en kiosque. Votre entreprise s’avère malheureusement incapable d’acheminer son produit à ses clients.
A ce stade, je ne veux plus d’explications, d’excuses ou de promesses. Cela suffit. J’ai reçu récemment mon bulletin de versement annuel et je m’apprêtais à faire le paiement à la fin de ce mois. D’agacements en renoncements, j’en viens à envisager de renoncer à l’abonnement auquel je m’étais habitué depuis de longues années. D’ailleurs, si j’avais accepté de m’abonner, c’est parce qu’un de vos représentants au salon du livre m’avait vanté les avantages de recevoir à coup sûr son journal le matin. La publicité s’est révélée mensongère et je vais en tirer les conséquences.
Aujourd’hui, ma situation est la suivante : je peux lire quotidiennement et gratuitement, mais en format numérique, les articles du Temps grâce à l’accès rendu disponible par mon employeur. Je paie donc un abonnement pour le confort de lire une version papier, mais je ne suis jamais sûr de trouver le journal dans ma boîte et j’affronte l’inconfort de devoir aller le chercher moi-même ailleurs en le payant. Quelle absurdité !
letempsboite
Sachant que vous gagnez plus sur la version papier que sur la version numérique, je vous demande donc de me prouver que vous tenez à me conserver parmi vos abonnés. Je vous demande donc de m’accorder un rabais de 15 % sur l’abonnement de l’année à venir et j’attends une réponse avec un bulletin de versement ajusté. En cas de non-réponse ou de refus de votre part, le bulletin de versement actuel partira à la poubelle et je m’habituerai désormais à la version numérique à laquelle j’ai déjà accès gratuitement.
Salutations fatiguées

Daniel

PS : J’ai bien reçu une facture d’abonnement réduite de 15 % et je reste donc abonné au TEMPS. :-)

L’initiative RASA et le grand tabou de la démocratie-directe

22 août, 2015
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L’initiative RASA suscite plus de colère que d’oppositions raisonnées

L'initiative RASA et le grand tabou de la démocratie-directe

Lorsqu’on lit les commentaires aux articles qui annoncent le succès en cours pour l’initiative populaire RASA (qui consiste à tout simplement supprimer l’article 121a adopté le 9 février 2014), on ne peut que constater à quel point cette proposition suscite de la colère chez certains. Pourtant, quoi de plus démocratique que de reposer une question, surtout lorsque la décision a été emportée pour quelques milliers de voix ?

Mais c’est que cette initiative, au fond, s’attaque à l’un des tabous de notre démocratie semi-directe. En effet, au-delà des sottises comme « le peuple a toujours raison », la démocratie semi-directe, chez la plupart des gens, s’appuie sur la conviction que le peuple est collectivement tout à fait capable d’évaluer les enjeux et de voter en connaissance de cause. Plus, on n’imagine tout simplement pas qu’il puisse se tromper. Et c’est pourquoi cette initiative fâche tellement : elle laisse supposer que le peuple aurait pu être mal informé, voire manipulé, et qu’il pourrait/devrait revenir sur son vote. Elle s’attaque de front au mythe !!!

Or, n’importe quel abruti aviné dans un café du commerce convient que le conseil fédéral (gouvernement) peut se tromper et se trompe même pour de vrai parfois. N’importe qui convient également que le parlement ou le Tribunal fédéral peut se tromper. Seul le peuple ne peut pas se tromper et encore moins « reconnaître » qu’il s’est trompé. Mais l’histoire est longue des retours en arrière ou des acceptations tardives si on s’intéresse un peu à l’histoire politique de la Suisse.

Cette initiative aurait aujourd’hui bien peu de chances d’être acceptée (compte tenu de la double-majorité du peuple et des cantons). Mais ce sont les réactions indignées – plutôt que les réponses argumentées et réfléchies – qu’elle suscite qui sont finalement les plus révélatrices d’une espèce de divinisation de la démocratie référendaire qui n’a pas de sens.

Daniel

Pour changer d’abonnement Swisscom, prenez des vacances !

24 juillet, 2015
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A l’occasion d’un changement d’abonnement chez Swisscom, j’ai pu éprouver les différences entre ce qui est promis et ce qui effectivement servi.

 

swisscom

Vivo Casa*** pour six personnes, dont 4 adolescents qui se plaignent de la faiblesse du débit qui traînent à quelques Mbit/s. Pas de doute, il faut envisager de changer d’abonnement et d’opter pour un meilleur débit. Une visite sur le site de Swisscom permet de choisir ce qui semble être la meilleure option pour nous : Vivo M, avec 100 Mbit/s en download. Bien entendu, comme tout client un peu curieux, nous parcourrons les divers éléments fournis par Swisscom. Tout semble en ordre. La mention « la vitesse effective dépend de votre raccordement téléphonique » confirme ce que nous savons déjà depuis longtemps : la connexion ne correspond jamais vraiment tout à fait aux vitesses indiquées. Mais nous n’imaginions à ce moment-là pas encore à quel point !

Préférant toujours avoir affaire à un être humain en chair et en os (par expérience, je pourrais écrire des pages entières sur ce point), je téléphone donc à Swisscom et une personne m’explique alors rapidement ce qu’il faut savoir pour contracter cet abonnement. Elle précise notamment qu’il faudra compter Fr. 99.- de frais pour migrer d’un système à un autre et que dorénavant notre téléphone fixe sera également connecté à Internet. De toute manière, ce sera le cas de tout le monde bientôt, alors autant sauter d’ores et déjà le pas. L’abonnement est donc conclu par téléphone sans qu’aucune autre mise en garde n’ait été faite. Jusque-là, tout baigne, mais c’est la suite qui va être pimentée. Si vous comptez changer d’abonnement prochainement vous aussi, préparez-vous à une belle bataille et prévoyez de la disponibilité.

Premier gag.
Lors de la conclusion de l’abonnement au téléphone, ma correspondante m’a indiqué que je recevrai le matériel par la poste (il est bien arrivé, merci.) et que dès la réception d’un SMS de Swisscom, nous POURRONS installer ce nouveau matériel et bénéficier de notre nouvel abonnement. Or, le lundi matin de la réception du SMS, plus rien ne fonctionne. L’ancien système a tout simplement été arrêté et il aurait fallu dire « vous DEVREZ ». Six personnes attendent la connexion et nous passons donc instantanément à l’action, en considérant que l’emploi judicieux des verbes de mode n’est pas maîtrisé chez Swisscom.

Deuxième gag.
Tout fonctionne, sauf le téléphone fixe ! Rien ne permettant d’expliquer ce dysfonctionnement, je téléphone donc à l’assistance de Swisscom. Là, un employé localisé Dieu sait où me demande de faire quelques opérations puis décide de réinitialiser le routeur. Et paf, plus rien du tout ne fonctionne… Le dépannage qui vous met en panne, super sympa. Dès lors que la panne semble perdurer, mon interlocuteur me dit alors qu’il va devoir faire un « ticket ». J’essaie de l’interroger pour savoir de quoi il s’agit et cela devient encore plus mystérieux, mais après quelques minutes de dialogue il réussit enfin à dire qu’un technicien va devoir venir à domicile pour « réparer ». Un dépannage à domicile, voici la signification du terme « ticket » chez Swisscom… au cas où vous auriez besoin de comprendre leur dialecte. Il faut alors prendre un rendez-vous et là aussi, je découvre que la compréhension par Swisscom de cette expression française est assez différente de la mienne. Le rendez-vous, c’est chez vous entre 8 heures et 18 heures. J’espère que les médecins n’imiteront pas les rendez-vous de Swisscom. Une journée coincé à la maison… en période de canicule.

Troisième gag.
Le technicien vient dès 8 heures, chance. Assez rapidement, il nous permet de retrouver nos outils de communication : téléphone fixe, Internet, wifi… qui nous manquaient depuis 48 heures. Mais il faut pour cela changer le routeur que Swisscom va donc nous facturer. L’explication de la panne tient au fait que le « pering » a été mal fait au moment de notre changement d’abonnement : erreur humaine. Apparemment, tout fonctionne donc et nous libérons le technicien pour qu’il puisse aller dépanner d’autres gens. Mais ce serait trop facile si tout s’arrêtait là : peu après, nous réalisons que notre débit a à peine progressé malgré le changement d’abonnement : 6 à 7 Mbit/s en lieu et place des 100 Mbit/s promis au moment de la conclusion. Nous ne sommes donc pas encore au bout de nos peines…

Quatrième gag.
Je retéléphone donc au service d’assistance. Mon correspondant m’explique que la « réparation » se fera probablement à distance, car il s’agit des lignes de Swisscom et que je serai averti quand ce sera fait. Mais, par la même occasion, il m’explique aussi que nous ne pourrons de toute manière pas bénéficier de plus de 50 Mbit/s parce que c’est ce que permet la ligne qui aboutit à notre maison. C’est la première fois qu’une telle limite est évoquée (et rien ne l’indique non plus sur le site), alors que la personne que j’avais en ligne à la conclusion de l’abonnement pouvait le savoir rien qu’à l’évocation de notre adresse. Pourquoi ne l’a-t-elle pas dit ?

Cinquième gag.
Un SMS me parvient le lendemain indiquant que les techniciens sont au travail sur notre ligne. Sur notre routeur, je vois en effet que le Wifi n’est plus actif (ils l’enlèvent pour faire des essais) et que les indicateurs lumineux clignotent par intermittence. Au bout d’un moment, je reçois un appel d’un employé de Swisscom qui me parle à nouveau de « ticket » et me propose un rendez-vous sur la matinée de samedi pour effectuer une « réparation ». Une demi-journée, on progresse… Je demande si l’intervention est terminée, parce que l’indicateur du wifi reste inerte et que je ne peux pas le réactiver. Et je découvre donc, avec mon correspondant, que les techniciens ont oublié de le réactiver en finissant. Erreur humaine…

Sixième gag.
Un nouveau technicien apparaît donc le samedi en fin de matinée. Après avoir examiné l’installation de l’immeuble, il m’explique que le problème vient de la façon dont l’installation a été faite (par Swisscom…) et que nous ne pourrons avoir qu’environ 13 Mbit/s, à moins qu’il refasse – sur le champ – l’installation et nous bénéficierons alors (c’est royal !) de 27 Mbit/s. Mais son intervention a un prix : Fr. 195.-. Non seulement, Swisscom réussit à facturer une correction de son propre travail, mais le résultat final en terme de connexion correspondra à un quart de ce qui était promis au départ ! Bien décidés à améliorer notre connexion (l’alternative consisterait à reprendre un abonnement moins performants et moins cher), et un peu désabusés, nous acceptons en pensant que nous ferons les démarches nécessaires afin que Swisscom assume tout ou partie de ces frais cachés.

Enfin arrivés au bout de l’aventure du changement d’abonnement, nous pouvons faire le bilan de l’opération : des attentes au téléphone, un jour et demi à disposition de Swisscom, beaucoup d’agacement… pour aboutir à une connexion au quart de la vitesse promise et constater que la communication de Swisscom est très défaillante sur le prix et la performance. Vu le temps et l’énergie nécessaire pour faire aboutir ce changement, il vaut mieux être en vacances pour avoir la disponibilité nécessaire. J’attends donc maintenant de pied ferme les réponses aux deux courriers que j’ai envoyés à Swisscom et leur détermination en ce qui concerne les frais. A suivre.

Alors, au moment où vous envisagez de changer d’abonnement, prenez toutes vos précautions en sachant que la publicité mensongère n’est pas loin et qu’il faudra peut-être vous battre pour obtenir une fraction de ce qu’on vous a promis, tout en payant plus que prévu.

Daniel Schöni

 

 

 

Piques et répliques sur facebook

20 novembre, 2014
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Depuis octobre 2013, des piques et des répliques sur une page Facebook

Bonjour à tous,

Depuis fin 2011, je n’ai plus alimenté que très occasionnellement ce blog. Par contre, vous pouvez retrouver une critique de la presse et des médias, à travers des choix malheureux et des boulettes sur la page Facebook de « Piques et répliques » :

https://www.facebook.com/pikereplik

Les billets sont très courts et lapidaires, donc vite lus. Mais on y retrouve le même genre de choses que ce qui apparaissait régulièrement entre 2008 et 2011 sur ce blog.

Comment procéder :

1) Se rendre sur la page https://www.facebook.com/pikereplik

2) Cliquer sur « j’aime »

3) Recevoir donc régulièrement les parutions de « Piques et répliques » sur Facebook

 

Bonne lecture (y a plein de trucs rigolos) !

Daniel

 

 

 

 

 

 

 

 

20 minutes : Un exemple patent de malinfo !

17 avril, 2013
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20 minutes – 11 avril 2013 : Le fisc lui réclame des impôts 40 ans après

20 minutes : Un exemple patent de malinfo ! PISSEUR2

Régulièrement, dans le cadre de mon enseignement, avec des matières comme l’économie, le droit ou l’instruction civique, je me retrouve face à « l’information » transmise par les médias… et plus particulièrement par la diffusion gratuite du journal des pendulaires, « 20 minutes ». Et c’est une lutte continue contre les idées fausses qui émanent trop souvent d’une mauvaise compréhension de l’information, dont la faute incombe le plus souvent au média.

Mardi matin, un de mes élèves m’interpelle sur le cas d’une femme à qui le fisc aurait réclamé des impôts non-payés il y a 40 ans. Je suis bien évidemment surpris d’une telle durée, alors que les délais de prescription sont généralement au maximum de 10 ans. Je m’étonne oralement de la chose, et l’élève en question m’explique alors que l’information vient du journal « 20 minutes ». J’avoue : cela renforce encore mon scepticisme. Et dans ce genre de cas, une seule chose à faire : nous décidons de rechercher l’article sur Internet pour en avoir le coeur net.

L’article, long de 10 lignes sans le titre et le chapeau, est particulièrement laconique pour une matière aussi difficile. Il explique en effet que le fisc réclame à une contribuable de 59 ans un montant de 2055 francs – retrouvé tardivement – pour des impôts remontant à l’époque de ses 19 ans. Pour appuyer la réalité de cette information stupéfiante, le rédaction précise : « En raison d’un changement de législation fédérale en 1997, ces arriérés ne sont pas prescrits« . Pour « 20 minutes », le nécessaire est là : des impôts anciens, une femme jeune à l’époque, une faille dans l’organisation de l’administration… et une conclusion implicite : « Mais, c’est dégueulasse ! ».  Et c’est tout. Vous voudriez comprendre comment cela a été possible ? Savoir si cela pourrait aussi vous arriver ? Si c’est bien légal ou constitutionnel ? Laissez tomber… « 20 minutes » ne fait pas dans l’information explicative, seulement dans l’exclamation facile.

Il y avait toutefois une information réellement utile dans ce petit article : le fait que c’est « l’Hebdo » qui a relaté cette information dans sa dernière édition. Ouf, je peux donc m’y référer pour comprendre.

Et la lecture de « l’Hebdo » me permet en effet de voir de quoi il en retourne. Les impôts de la dame avaient donné lieu à des poursuites sanctionnées finalement par un « acte de défaut de biens« . A l’époque dans les années 70, les actes de défaut de biens étaient imprescriptibles et ce n’est qu’en 1997 que le parlement a décidé de modifier la loi et de les rendre prescriptibles par 20 ans. Or, il fallait bien décider ce qu’on allait faire des actes plus anciens que 1997. Il a alors été décidé que le délai de 20 ans de prescription des actes antérieurs au 1er janvier 1997 commencerait à s’écouler à cette date (et l’échéances est donc au 1er janvier 2017). Diable… et « 20 minutes » qui ne parlait même pas de poursuite ou d’acte de défaut de biens. Comment voulez-vous pouvoir y comprendre quelque chose ?

Assez piquant : on peut même se demander si le rédacteur de l’article de « 20 minutes » a compris la situation. Témoin la phrase de l’article déjà citée plus haut :  »En raison d’un changement de législation fédérale en 1997, ces arriérés ne sont pas prescrits« . Or justement, avant 1997, les actes n’étaient PAS prescrits. Le changement de la loi n’y est pour rien, puisqu’il introduisait précisément une prescription. Il aurait mieux valu écrire « Malgré un changement de législation fédérale en 1997″. Cela dit, la réalité resterait incompréhensible aux lecteurs de 20 minutes. D’ailleurs, il suffit de faire un tour sur le site de « 20 minutes » et de parcourir les 188 commentaires suivant l’article pour s’en convaincre…

Alors quoi ? Que vaut un journal gratuit s’il faut de se référer à un média payant pour comprendre les informations qu’il prétend communiquer ? Si la situation rencontrée par la contribuable vaudoise est en effet kafkaïenne, il serait largement préférable de permettre aux lecteurs de savoir de quoi il s’agit, à moins que le but ne soit seulement de les révolter ou de leur faire peur pour 40 ans.

A ce tarif-là, la rédaction de « 20 minutes » ferait mieux de mettre une jolie photo de chien ou de chat plutôt que de prétendre faire de l’information sur les impôts. Qu’ils laissent les choses sérieuses aux gens sérieux.

Daniel

Désabonnement pour inefficacité…

14 mars, 2013
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Parmi les nombreuses raisons qui expliquent le déclin de la presse, il y a l’incompétence administrative et le manque de respect de l’abonné…

Madame, Monsieur,

Je suis un abonné de longue date à « Alternatives économiques » (en tout cas depuis plus de 20 ans !) et je ne vais pas renouveler mon abonnement cette année, au contraire de toutes les précédentes. En effet, quoi qu’on puisse penser d’une publication, l’idée de s’abonner vient généralement d’une envie de recevoir son journal à domicile. Or, ce n’est plus le cas et mes derniers courriers sont restés sans réponse.

En novembre 2011, j’ai changé d’adresse et je vous ai communiqué les coordonnées de mon nouveau domicile. Très rapidement, j’ai reçu mon journal à ma nouvelle adresse. Ce n’était pas un réacheminement postal, contrairement à ce que m’a répondu dans un premier temps l’une de vos collaboratrices (Mme Puchaux), puisque l’adressage correspondait bien. Mais tout à coup, début 2013, le journal arrive à nouveau à mon ancienne adresse. Je décide alors de le signaler par mail à votre rédaction et après une certaine attente, je reçois une réponse me mettant en cause en estimant que je n’avais pas mis à jour mes informations dans mon
« espace personnel ». Un an et demi après, les personnes qui gèrent votre fichier réinventent mon ancienne adresse et je devrais considérer que je n’ai pas mis à jour mes données moi-même… Sachez donc que si je sollicite un abonnement à une revue dans sa version papier, ce n’est pas pour aller passer du temps à bidouiller des données sur un site Internet.

Devant mon insistance, cette personne finit par me répondre qu’elle a mis à jour mes données avec ma nouvelle adresse. J’attends donc mon journal pour le mois de mars. Mais celui-ci n’arrive tout simplement plus du tout. Je me renseigne par téléphone auprès de mon ancien immeuble et rien n’est arrivé non plus pour moi. Après la mauvaise adresse, plus d’adresse du tout… J’écris alors un message au secrétariat de rédaction ainsi qu’un deuxième à la rédaction pour exprimer mon dépit. C’était il y a 4 jours et je n »ai reçu à ce jour aucune réponse. L’indifférence, tout simplement. Peut-être avez-vous trop d’abonnés.

Dans ces conditions, vous comprendrez aisément que je vais laisser tomber mon abonnement, peut-être au profit d’une autre publication. Je n’ai pas envie de continuer à perdre du temps pour ne recevoir ni journal, ni réponse. Après tout, avec les années, je lisais une partie de plus en plus restreinte du journal et je ferai donc le deuil assez facilement, d’autant plus que si le nombre de pages a bien augmenté, les alternatives se sont elles faites beaucoup plus rares. Je vous prie donc simplement de croire que je ne
me réabonnerai plus à l’avenir, mais que j’envisagerai tout de même d’acheter occasionnellement un numéro en kiosque si je constate qu’un sujet en particulier attire mon attention. Evitez donc de m’envoyer des publicités par la poste pour un réabonnement, car elle seront ornées d’un « retour à l’expéditeur » avant de vous revenir.

En espérant que vous questionnerez ces dysfonctionnements, je vous souhaite de retrouver une meilleure efficacité.

Daniel Schöni
Enseignant d’économie – Lausanne

Ils jettent 8 millions par les fenêtres…

27 janvier, 2013
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A propos de la campagne du lobby Economiesuisse face à l’initiative Minder…

 

Je lis dans l’édition du 23 janvier du quotidien 24 heures une interview de Pascal Gentinetta, directeur général de l’organisation patronale Economiesuisse. C’est le lobby des grandes sociétés, précisément celles qui seront touchées par les conséquences d’une éventuellement acceptation de l’initiative Minder. Les rédacteurs ont utilisé une des phrases de l’interviewé en tant que titre : « On ne peut pas acheter les gens« .

En effet, Gentinetta est soumis à une série de questions autour de l’initiative qui visent à améliorer le contrôle des rémunérations des dirigeants des grandes sociétés par l’assemblée générale des actionnaires. A la question « Vous engagez 8 millions dans la campagne. N’est-ce pas excessif ?« , le secrétaire général du lobby patronal répond notamment que « l’argent est une chose, mais la qualité des arguments prime« .  Sur ce point, il faut bien lui donner raison, même si chacun sait qu’un argument répété très souvent et bien mis en valeur a toutes les chances de plus convaincre qu’un bon argument isolé.

Gentinetta ajoute toutefois . « On ne peut pas acheter les gens. Il n’y a pas de corrélation entre l’argent investi et le résultat d’un vote. On l’a vu sur le taux de conversion« .

Avec un exemple, un seul, cet homme voudrait écarter toute corrélation. C’est tout de même un peu léger, même si le fameux taux de conversion avait été renvoyé au gouvernement et au parlement avec une très large majorité, cela malgré les millions d’Economiesuisse. J’aurais toutefois envie de lui répondre ici en citant tous les exemples qui montrent au contraire une corrélation étonnante, en particulier la fameuse réforme fiscale qui devait ne coûter que quelques pauvres millions et qui se traduit finalement par des pertes fiscales chiffrées en milliards. Très souvent, des sondages prédisent un résultat favorable à une initiative avant la campagne massive des lobbys. Et l’initiative est finalement refusée après le passage des millions. Mais, en effet, pas à chaque fois. Heureusement parce que le taux de participation ne serait même plus de 40 %, mais chuterait à 10 %…

L’initiative Minder est précisément créditée pour l’instant d’une avance sondagière (voir ici et ). Attendons donc la campagne massive à venir…

Je ne rentrerai pas ici dans la discussion de fond sur l’initiative et sur le contre-projet indirect (en fait, une loi) proposé par le parlement fédéral. Par contre, je souhaite manifester mon grand étonnement devant cet aveu étonnant du directeur général d’Economiesuisse : il n’y a aucune corrélation entre l’argent dépensé et le résultat de la votation. Gentinetta avoue donc qu’il jette ouvertement 8 millions de francs par la fenêtre, qui ne serviront à rien, sinon donner du travail et des revenus à la presse quotidienne et à la SGA qui collera les affiches. Economiesuisse prétend à moultes reprises incarner une gestion des plus saines en matière financière et avoue aujuord’hui ouvertement gaspiller en pure perte 8 millions de francs… Incroyable !

Peut-être qu’il vaut finalement mieux se contenter d’en rire

Daniel

 

Les mots ont-ils encore un sens ?

23 novembre, 2012
Divers | 8 réponses »

 

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C’est de plus en plus fréquent, dans la publicité, dans les médias audio-visuels, dans les journaux, dans la bouche des politiciens et des autres publicistes : les mots sont utilisés au petit bonheur, sans plus trop se préoccuper de leur sens véritable. L’un prend la place de l’autre, comme s’ils étaient substituables ou synonymes…

La criminalité est invoquée là où il s’agit de délits, donc de délinquance. Des politiciens condamnés reconnaissent une erreur alors qu’ils ont commis une faute. La crise dure et remplace la récession économique. Le racisme prend la place de la xénophobie, même chez ceux qui sont animés d’un simple rejet sans imaginer une quelconque supériorité. Les gens « de gauche » finissent par être classés « gauchistes » alors qu’ils n’ont aucun goût  pour l’extrémisme politique. La confusion entre requérant d’asile et réfugié est fréquente, comme si la distinction n’avait plus de sens. Le terme de fasciste est accolé à des politiciens dont les visions, quoique parfois d’extrême-droite, ne se rattachent en rien à la tradition du fascisme. Les compromis sont étiquettés consensus comme s’il s’agissait de la même chose. Les employés de banque deviennent banquiers, comme s’ils étaient propriétaires.

Je pourrais sans difficulté allonger encore la liste si je tendais l’oreille dans ce but pendant quelques jours seulement. Au passage, j’ai aussi mis de côté quelques coupures de presse ces derniers temps :

- « Le Temps » du 2 novembre parle de la Grèce qui dispose de quinze jours pour éviter la « faillite« . Mauvais usage : un Etat souverain peut se retrouver en cessation de paiement, mais il ne peut pas être mis en faillite. Cet emploi malheureux revient une semaine plus tard…

- « Le Temps« du 2 novembre toujours, dans son supplément Carrières et Management, évoque des banquiers qui tentent de baisser leurs prétentions de salaires pour retrouver un emploi. Un banquier salarié ou sans emploi. Une confusion que l’on peut tolérer dans la bouche d’un adolescent, mais qui est ahurissante sous la plume d’une journaliste.

- « La Liberté » du 20 novembre annonce que « chaque suisse » boit 58 litres de bière (par année). L’emploi du mot « chaque » est malheureux sachant qu’il s’agit ici d’une moyenne.

- « 24 heures » évoque un rapport qui recense 562 îles (grecques) susceptibles d’être « vendues« .  Or, il ne s’agit pas d’une vente comme on finit par le découvrir plus loin : « ce ne serait pas une véritable vente, mais une cession sur des décennies« . Une vente qui n’est pas une vente… allez comprendre !

Et j’en ai manqué beaucoup, à coup sûr…

Il faut tenter de lutter contre cette tendance qui consiste à galvauder le sens des mots. D’abord, cela induit une mauvaise compréhension de plusieurs domaines qui participent à l’édification du citoyen. Mais c’est aussi une pratique anesthésiante pour la pensée. Il faut se lancer au secours des mots.

Daniel 

Un an après…

9 octobre, 2012
Divers | 4 réponses »

Blog inactif depuis le 9 octobre 2011

Un an après... IMG_3403

Bonjour à vous, lecteurs qui arrivent encore sur cette page, que ce soit par une vieille fidélité ou par hasard…  Ce blog n’est plus actif depuis exactement une année, mais je laisse ses pages en ligne, en espérant qu’elles puissent encore satisfaire d’occasionnels lecteurs.

De fait, ce sont des circonstances personnelles et familiales qui m’ont tout d’abord éloigné de mon activité d’écriture régulière sur ce blog. Au bout de quelques mois, j’ai hésité à y revenir, mais j’avais aussi l’impression d’avoir faire le tour du sujet, en tout cas pour ce que j’étais capable d’en faire (nul doute que des spécialistes des médias savent et sauront produire des analyses autrement plus pénétrantes).

Je n’ai donc pas repris l’écriture régulière sur le net et je me suis même quelque peu distancié de la presse et des médias de manière générale. Bien sûr, je lis toujours mes deux quotidiens (Le Temps et Le Courrier), ainsi que d’autres périodiques dont j’apprécie les qualités. Mais je consacre plus de temps à d’autres activités ainsi qu’à d’autres types de lectures. Pas de doute : on se porte mieux dès qu’on fréquente moins l’information du désastre proposée tous les jours par la télévision, les journaux gratuits et ceux de caniveau ou les sites internet qui se contentent de se copier-coller les uns les autres.

Si la critique médiatique ne me manque pas, l’envie d’écrire et d’être lu me taraude tout de même un peu (les brouillons personnels, ça manque d’interaction). Je mûris donc un nouveau projet de blog. Lorsque je me lancerai, je viendrai insérer ici même un billet pour faire connaître l’adresse du nouveau blog. Quand ? Je n’en sais rien…

En attendant, meilleures salutations à tous !

Daniel

 

 

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