Piques et répliques – 2

Quelques réflexions critiques sur tout et rien

9
avr 2011
Pompes funèbres pour le français…
Posté dans Divers par Dani à 9:31 | 3 réponses »

Dans « 24 heures » du 28 mars 2011 :  « Des pompes funèbres pour les animaux »

 

- Billet invité - 

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La lettre qui suit a été envoyée à une rédactrice suite à l’article mentionné ci-dessus. Avec l’autorisation de son auteur (Florilège), je vous en communique son contenu ci-dessous (mais sans interpellation ni salutations d’usage).

En effet, je me désole moi aussi de voir jour après jour la langue française être écorchée dans les journaux publiés dans notre pays : trop nombreuses fautes d’orthographe, vocabulaire inadéquat, anglicismes inutiles, langage parlé, ponctuation mal utilisée et parfois même une syntaxe défaillante. Notre langue écrite est à l’abandon…

A signaler : l’article en question n’a pas été publié sur Internet avec les termes incriminés ci-dessous.

Daniel

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La lettre de « Florilège » :

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« La langue française est une femme. Et cette femme est si belle, si fière, si modeste, si hardie, si touchante, si voluptueuse, si chaste, si noble, si familière, si folle, si sage, qu’on l’aime de toute son âme, et qu’on n’est jamais tenté de lui être infidèle. » [Anatole France, Propos; 1921]

Mais si incroyable que cela paraisse, la langue de Molière et de Racine, de Descartes et de Voltaire, de Ramuz et de Chessex, la langue de la Révolution et de la Résistance, la langue de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen, des Serments de Strasbourg et de la Marseillaise, la langue française est en danger.

Bien souvent, elle se retrouve assiégée par les amis de l’anglomanie. Ceux-ci, convaincus de la supériorité incontestée de la langue de Wall Street, n’hésitent jamais à violenter le français, à l’humilier, à le moquer. La recette est toujours la même : quelques tonnes d’anglicismes outranciers et une quantité insoupçonnable de mauvaise foi justifiée par le sempiternel : « Il n’y a pas d’équivalent français ! ».

Aussi, je me désole de constater que « 24 heures », un journal francophone vieux de plus de deux siècles, chargé d’informer le peuple vaudois des nouvelles de ce monde, ne se soit laissé piéger par les complices du tout à l’anglais.

A l’origine de ma lettre, des centaines d’anglicismes irrévérencieux et une longue exaspération. Vous n’êtes donc pas, Madame, la seule source de mon mécontentement. Mais le mot qui fit céder ma patience se trouve être né sous votre plume : « Les pets, un marché qui se chiffre en millions ». Pour mon dictionnaire, ce sont des « gaz qui [sortent] du corps par l’anus avec ou sans bruit. » Comprenez donc mon étonnement lorsque vous soutenez qu’ils représentent un commerce juteux ! Plus sérieusement, n’aurait-il pas été plus pertinent de parler d’animaux de compagnie ?

Pour conclure, l’évolution du français, notamment dans les journaux, m’inquiète. C’est pourquoi j’espère que vous manifesterez, à l’avenir, davantage de respect à l’égard de notre langue. Elle le vaut bien.

Florilège


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3 réponses:

  1. Julien écrit:

    La langue, il ne faut pas la respecter, il faut l’aimer. Le français n’est pas cette vierge froide et intouchable que les pisse-froid vénèrent, le feutre rouge dans une main et la badine vengeresse dans l’autre. S’ils passaient moins de temps à froncer les sourcils et à soupirer bruyamment en lisant la presse, s’étranglant d’indignation à la moindre apparition d’un mot jugé suspect, s’ils accueillaient avec enthousiasme l’éclosion de nouveaux termes pour décrire de nouvelles réalités, s’ils pratiquaient une langue vivante, plastique et joyeuse, personne ne serait tenté d’aller se promener dans les pâturages plus hospitaliers des langues étrangères pour y chaparder leurs fruits charnus.

  2. @Julien :

    Sur le fond, je suis d’accord avec vous. La langue doit évoluer avec son temps et c’est bien la créativité de chacun qui permet cette évolution.

    Cela dit, il y a tout de même des limites à cette créativité… lorsqu’elle aboutit à du « n’importe quoi »… Quand la syntaxe devient absurde, quand des abréviations sont incompréhensibles ou portent à confusion, quand l’orthographe ne répond à plus aucune règle, quand les mots anglais deviennent si nombreux que le messages n’est plus compris. En ce qui concerne les anglicismes, je considère qu’il y en a de très bons (qui enrichissent notre langue) et de très mauvais (qui font double emploi et rendent le message incompréhensible à toute personne de plus de 30 ans…).

    Le sommet du français galvaudé est à mon avis lisible dans les journaux gratuits. Alors, oui à l’ouverture de notre langues aux influences étrangères ou novatrices, non à la destruction pure et simple sans discernement.

  3. Joe Bar écrit:

    En effet, le marché des pets qui est très juteux, c’est très enrichissant, tout comme ces vêtements sale pendant les soldes !

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