Dans « Le Temps » du 27 avril 2011 : Le déficit de la Grèce a atteint 10,5 % en 2010
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C’est manifestement un tabou journalistique : on ne remet pas en cause le contenu ou la forme d’une dépêche d’agence. Cela m’a déjà été expliqué à peu près comme cela par deux journalistes et je ne vois guère que les journaux gratuits pour faire de légères exceptions, lorsqu’ils réduisent ces textes parce qu’ils sont trop longs. Même une grosse faute d’orthographe est conservée généralement intacte par l’ensemble des médias !
Parfois, il vaudrait pourtant mieux qu’un rédacteur reprenne complètement le texte et le réécrive. L’exemple d’une dépêche de l’AFP (Agence France Presse) parue le 27 avril dernier est à cet égard assez navrant. Voici quelques extraits significatifs :
1) « Le PIB grec a reculé de 4,5% en 2010, contre -4,2% prévu, selon les services statistiques grecs »
Comment le PIB pourrait-il reculer de 4,5 % à la place de -4,2 % prévu. Comme un problème de signe…
2) « L’aggravation des rentrées fiscales» a coûté 0,6% du PIB »
Les rentrées fiscales peuvent-elles êtres « graves » à part dans un langage d’adolescent (elles pourraient être pire graves !). Par contre, on peut imaginer une aggravation de la baisse des rentrées fiscales…
3) « Suit l’aggravation des résultats financiers de caisses d’assurances sociales et retraites »
Ce n’était pas un accident : les résultats financiers sont aussi « graves » que pourraient l’être leur détérioration.
4) « La plus grande baisse annuelle jamais effectuée en Grèce »
Quand on ne sait pas quel verbe mettre et qu’on souhaite tout de même éviter « faire« , on écrit « effectuer« . Avez-vous effectivement effectué une baisse ?
5) « L’Italie et la Belgique, des mauvais payeurs de l’UE »
S’il n’y avait encore que la grammaire… On traite ici du taux d’endettement public par rapport au PIB, ce qui donne un ordre de grandeur de son importance. Mais en quoi ces pays seraient-ils forcément des « mauvais payeurs » ? Remboursent-ils avec retard ? N’importe quoi…
Je comprends mieux pourquoi ces dépêches ne sont pas signées… Mais un journal comme « Le Temps » peut-il se permettre de copier-coller une dépêche aussi bêtement qu’un journal gratuit ? Personne n’aurait donc lu ce texte avant de l’insérer dans les pages économiques ?
Tsss… pas sérieux.
Daniel
24 heures du 23 avril 2011 : Mystère des lieux-dits : L’Helvétie, soeur d’Athéna à l’éthymologie perdue (orthographe garantie d’origine « 24 heures »)
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Le quotidien 24 heures parsème d’un peu de culture ses éditions, ce qui est ma foi assez sympathique. Régulièrement, un certain François Bergier, enseignant et formateur, partage avec les lecteurs un savoir particulièrement pointu dans le domaine des lettres. Ce jour, il propose un regard sur l’Helvétie et ses origines…
Pauvre homme…. aujourd’hui, je me dois de le prendre en pitié. Déployer tant d’énergie pour nous rappeler la déesse Athéna, le géographe latin Strabon ou l’historien Tacite, partir à la recherche de l’incertaine étymologie du nom de nos ancêtres sur la territoire suisse et se voir infliger un titre qui massacre à coup sûr toute crédibilité, précisément en matière d’étymologie. L’étymologie est effectivement perdue ! D’une certaine manière, la culpabilité de l’auteur se cantonne à l’usage du terme « ethnonyme » dans les deux dernières lignes de son billet : c’était manifestement dangereux… Le « titreur » est tombé dans le panneau !
Et l’auteur de ce blog de s’interroger une fois de plus sur le choix et la rédaction des titres au sein des quotidiens. Et franchement, dans le cas de cette chronique érudite, c’est un peu moche…
Daniel
Dans la presse et les médias, du 18 au 24 avril 2011
Une petite sélection post-pascale :
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Sur largeur.com, le 18 avril 2011 : L’OTAN impuissante face à Kadhafi
L’intervention en Libye est la suite d’une longue histoire pour les puissances occidentales.
Dans « Libération » du 19 avril 2011 : « Sarkozy a dérégulé la langue présidentielle »
La destruction néolibérale jusque dans le langage présidentiel et ses symboles.
Sur Largeur.com, le 19 avril 2011 : Quand le yacht est plein…
La métaphore de la barque serait avantageusement remplacée par celle du yacht… ce qui permettrait peut-être un peu plus de sérénité et de dignité.
L’actuel système de validation des initiatives populaires présente une faille qui est dûment exploitée à loisir par les populistes. Ceux-ci n’osent pas proposer de dénoncer la Convention européenne des droits de l’homme : ils préfèrent la déshabiller à coups d’initiatives « limites ».
Bonne lecture !
Daniel
Il existe beaucoup de périodiques publiés en Suisse romande… j’essaie de tous les retrouver !
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Malgré un certain recul, la presse de Suisse romande est encore assez vivace. Avec ce billet, j’essaie de faire un inventaire des publications périodiques plus ou moins généralistes en français des cantons romands. Ma liste est très certainement encore incomplète et j’espère ne pas en avoir oublié trop…
Alors, s’il apparaît qu’il manque l’une ou l’autre publications, n’hésitez pas à me le faire savoir !
Je compléterai au fur et à mesure… Daniel
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Les quotidiens
La Liberté : quotidien fribourgeois
Le Temps : quotidien à vocation nationale
24 heures : quotidien vaudois
La Tribune de Genève : quotidien genevois
L’Agefi : quotidien économique
Le Courrier : quotidien romand
Le Matin : quotidien romand
20 minutes : quotidien pendulaire
Le Quotidien jurassien : quotidien du canton du Jura
Le Journal du Jura : quotidien du Jura bernois
L’Impartial/L’Express : quotidien neuchâtelois
Le Nouvelliste : quotidien valaisan
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Les revues et les magazines
L’Hebdo : hebdomadaire romand
Bilan : mensuel économique
Pages de gauche : mensuel de gauche
La Nation : bimensuel conservateur
Le Confédéré : hebdomadaire valaisan (organe des radicaux valaisans)
La Revue durable : bimensuel écologique
L’illustré : hebdomadaire pour se distraire
Horizons et débats : hebdomadaire politique inclassable
L’événement syndical : hebdomadaire syndical romand
L’écho magazine :hebdomadaire chrétien
Terre et Nature : hebdomadaire les pieds dans la terre
Edito : magazine bimestriel consacré aux médias
Plaidoyer : magazine bimestriel consacré au droit et à la politique (organe des juristes progressistes suisses)
Swissquote : magazine financier
La Salamandre : bimestriel sur la nature
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Les périodiques régionaux
La Gruyère : journal plurihebdomadaire du sud-fribourgeois
La Côte : journal de la côte lémanique
Journal de Morges : hebdomadaire de la région morgienne
GHI : hebdomadaire gratuit genevois à petites annonces
Lausanne-Cités : hebdomadaire gratuit lausannois à petites annonces
L’objectif : bimensuel fribourgeois
La Broye : hebdomadaire broyard
Journal de Sierre : bimensuel gratuit de Sierre
ArcHebdo : hebdomadaire gratuit de l’arc jurassien
Biel-Bienne : hebdomadaire gratuit de la région de Bienne
Feuille d’avis de la Vallée de Joux : périodique des Combiers
Le Régional : hebdomadaire gratuitde la Riviera vaudoise
Journal de Cossonay : hebdomadaire de la région de Cossonay
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Les périodiques thématiques
L’essor : bimestriel à numéros thématiques
Bon à Savoir : mensuel consumériste
Tout compte fait : mensuel économique consumériste
FRC magazine : mensuel consumériste
Femina : hebdomadaire féminin
La Vie économique : bulletin du S.E.C.O. (Secrétariat d’état à l’économie)
Touring : organe du T.C.S. .
Les satiriques
La distinction : bimestriel satirique
Vigousse : hebdomadaire satirique
La Tuile : journal satirique jurassien
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Les revues universitaires
Allez Savoir ! : magazine bimestriel gratuit de l’université de Lausanne
Campus : magazine bimestriel gratuit de l’université de Genève
Reflex : revue de l’EPFL
L’auditoire : journal des étudiants de l’UNIL et de l’EPFL
Flash : mensuel interne de l’EPFL
L’Uniscope : mensuel de l’université de Lausanne
Spectrum :journal des étudiants de l’université de Fribourg
Universitas : journal de l’université de Fribourg
Le Cafignon : journal des étudiants de l’université de Neuchâtel
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Les périodiques publiés par des entreprises
Migros magazine : publication de la Migros
Coopération : publication de la Coop
Moneta : journal de la Banque alternative
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Les périodiques passés sur Internet
Domaine public : hebdomadaire publié sur internet
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Les projets en cours…
La Cité : projet de journal bimensuel (à la recherche d’abonnés fondateurs)
Ithaque : trimestriel à paraître dès juin 2011
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Quelques sites internet pour compléter cette liste
Commentaires.com : e-magazine non-conformiste conservateur
Politblog : blog politique bilingue de Tamedia, en vue des élections fédérales
La Méduse : site participatif d’information, bilingue
Lausanne Bondy blog : blog lausannois sur le modèle du Bondy blog
Swissinfo : plateforme d’info multilingue de la RTS
Largeur.com : e-magazine généraliste
Combats.ch : site d’information de gauche
Courants d’idées : site d’opinion
Comment on arrive de Google à mon blog par des mots clés choisis…
IL s’agit d’une chose invisible pour le visiteur d’un blog : les voies assez impénétrables par lesquelles d’autres visiteurs seront eux-mêmes arrivés au même endroit. En effet, il y a ceux qui choisissent d’aller visiter un blog en particulier : ils ont retenu l’URL (adresse internet) dans leurs favoris, utilisent un suivi de flux RSS ou simplement reviennent en insérant le nom du blog sur leur moteur de recherche préféré. Il y a bien sûr aussi ceux qui utilisent divers liens qui conduisent directement vers l’un des articles du blog : dans mon cas, il s’agit surtout du site de 24 heures, de Twitter, parfois de Facebook ou d’un lien proposé par un autre blog. Ici, ces visiteurs intentionnels représentent grosso modo entre deux tiers et trois quarts de la totalité des arrivants, la plupart du temps.
Les autres arrivent au hasard de la navigation sur Internet ou en pianotant sur Google. Lorsqu’on est titulaire du blog, on a accès à des listes permettant de connaître la provenance des visiteurs (je dis visiteurs, parce que certains ne restent que quelques secondes et ne sont pas des lecteurs – c’est d’ailleurs une majorité !). On peut donc voir qui est arrivé en suivant un lien ici ou là, ou en recherchant une image ou du texte.
Alors, juste pour le plaisir, je ne résiste pas à partager avec vous quelques uns des mots-clés utilisés récemment (derniers mois) pour arriver jusqu’ici (l’orthographe est garantie d’origine) :
- abeille suppositoire : je suppose que les deux termes apparaissaient dans des billets différents…
- images vrais de chats (ecaille de tortue) : mon blog abriterait-il des monstres ?
- chien déguisé en japonai : et pourtant, je suis sûr de ne pas avoir cela en magasin !
- groupe dayer streat : ou les diverses manières de retrouver « Le Matin ».
- petite fille mechante avec nounours : quelle horreur !
- comment faire un cocktail molotov : très demandé, tous les mois… mais le Matin avait fini par flouter l’image….
- noirs qui fait du ski : incroyable, n’est-ce pas ?
- risque de lier au téléphone portable : aucun risque, mon blog ne sera pas lié, je n’ai pas de portable !
- cravate mouton udc : Freysinger, qui admirait hier celle d’Urs Schwaller, sera-t-il le pendant mouton du félin Brélaz ?
- les poiles au sex excitation sexuelle : comment celui-ci est-il arrivé ici, je ne sais pas !
- cotillons ringard : ringard, peut-être…. mais les cotillons ?
- hulision dangereuse : il y en a parfois dans la presse, faites hentation !
- manor yvan parmelin : allez savoir…
- tout le sexe porno : voilà un truc qui rapporterait !
- à qui profite journaux gratuits : on se le demande bien… à ceux qui les critiquent ?
- françois brélaz cravatte vert : confusion avec un Vert ?
- foto de sexuelle : pas de doute, ce sont bien ces recherches-là qui sont les plus drôles…
- madame miauton : qui cherche trouve !
- tres gros suppositoire pour femme : incroyable, le nombre de recherches autour de suppositoires…
- chihuahua qui va pas faire pipi : je ne sais pas… essayez sur les sites du Matin ou de 20 minutes !
- pigeon mouton fusionner : Pour cela, allez plutôt sur le site de l’UDC.
- françois brélaz crétin : certains ne reculent pas devant la plus stricte franchise dans leurs recherches…
- chien tueur de lion : voilà qui ferait un scoop !
- pikareptik : Google est très fort !
- chiens écrasés dans le domaine des media : j’en ai trouvé un !
- chiens écrasés liste ? : …non, quand même pas…
- cacazizi : grâce à « 20 minutes » !
- le travail éducatif est saccagé par la bêtise : en effet !
Et je vous ai épargné les plus grossiers ou les plus choquants… .Internet est un monde merveilleux !
Daniel
Dans la presse et les médias, du 11 au 17 avril 2011
Sélection de la semaine… comme chaque semaine
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Sur « Marianne 2″, le 12 avril 2011 : Marine Le Pen 2012 = Sarkozy 2007
Aujourd’hui, il est devenu possible de gagner des élections en disant tout et son contraire, en multipliant les promesses impossibles et les clins d’oeil à tous les milieux qui composent l’électorat. Il y a urgence à repenser la formation et l’information des citoyens.
Dans « Le Temps » du 12 avril 2011 : Alliances à risque
Une prise de position claire d’une radicale genevoise quant aux alliances à l’UDC. Si seulement tous étaient aussi clairs…
Une interview de Loïc Wacquant qui fait les liens entre néolibéralisme et répression pénale de la pauvreté. Instructif.
Privation ou privatisation… ou comment le web est accaparé par des intérêts privés, processus auquel tout un chacun collabore sans bien s’en rendre compte.
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Dans « Le Monde » du 12 avril 2011 : L’insupportable banalisation médiatique du Front national
Il paraît qu’il ne faut pas dire que les électeurs du FN sont des cons… mais certains ont tout de même le courage de le dire. Parce qu’en ces temps de politiquement correct rénové favorable aux cons « de souche », il faut justement du courage pour oser parler franchement (… et au passage, dédicace à mon ami Lenoir )..
Sur Largeur.com, le 13 avril 2011 : Le Gbagbo fantôme de Herrliberg
Quand la politique fédérale de l’UDC retourne en arrière… malgré les bonnes recommandations de la sage Silvia Blocher.
Dans « Le Matin – dimanche » du 17 avril 2011 : Le triomphe du vulgaire
Petit retour sur une évolution qui rapproche la politique du caniveau…
Sur « Marianne 2″, le 14 avril 2011 : Immigration, Guéant et le FN abusent leur monde
Quelques chiffres pour faire un sort au fantasme d’envahissement distillé par l’extrême-droite française.
Bonne lecture !
Daniel
20 minutes, du 11 au 15 avril 2011 : cinq éditions quotidiennes et autant de grosses bêtises
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Cela faisait quelques temps que je n’avais pas jeté un coup d’oeil sur les numéros de « 20 minutes ». Alors, j’ai tenté une rapide regard sur les numéros de cette semaine pour voir si les choses empiraient ou pas. Verdict : aucune amélioration à l’horizon !
Mercredi 13 avril, le journal gratuit réussit à titrer en deuxième page « Sociétés étrangères priées d’engager des Suisses« . Il s’agit ici d’une proposition du parti écologiste consistant à favoriser l’emploi de résidents locaux plutôt que de nouveaux travailleurs étrangers arrivant avec les sociétés s’implantant dans notre pays. La fin de l’article remet la compresse en expliquant que les entreprises « n’arrivent pas à trouver des Suisses à embaucher« . Or, favoriser les résidents locaux ne consiste pas forcément à engager « des Suisses » puisque la population résidente est constituée à plus de 22 % d’étrangers. « 20 minutes » voit de la préférence nationale là où il n’y en a pas… Cela dit, vu l’orientation politique du journal, ce n’est plus vraiment une surprise.
Mais cela ne suffit pas pour un numéro : on trouve à la page suivante un article sur une relaxe après une tentative de brûler des livres saints à Berne. Les inculpés seraient « un Suisse et deux Hindous« . Alors, soit être Suisse est aussi une religion, soit il s’agit de citoyens indiens. Le rédacteur fait-il la différence entre Hindou et Indien ? Et comme s’il n’y avait pas assez d’âneries dans une seule édition, voici encore des « médecins et patients trop gênés pour parler de sexe« . Mais une lecture attentive de la dépêche de l’ATS simplement copié-collée dans le journal montre que seuls les patients sont gênés, et que les médecins tiennent simplement compte de la gêne supposée de leurs patients en évitant le sujet.
Un jour de pause et les bêtises reprennent le 15 avril. Une des pages d’actualité annonce : « Il attache sa copine et l’offre à un pote« . Au présent, bien sûr ! Or, il s’agit ici du procès d’actes ayant eu lieu en 2008 ! Extraordinaire désinformation : « 20 minutes » fait comme si les événements venaient d’avoir lieu. Dans ces conditions, on peut très bien annoncer le même événement au moment du dépôt de plainte, lors de l’arrestation, lors du procès, lors du procès en appel… A la clé, l’impression pour les lecteurs qu’il y a eu quatre viols à la place d’un seul ! Ambiance…
Pour clore ce magnifique florilège, voici qu’une des pages « Monde » annonce une « Fatwa contre les toutous au Parlement iranien« . On passera sur les « toutous » (bien que je les retrouve ainsi par écrit dans les tests de droit !)… Mais une Fatwa doit être lancée par une autorité religieuse, alors que le parlement, fût-il iranien, vote de simples lois. Confusion totale des genres, une fois encore !
Du n’importe quoi… tous les jours, ou presque. En fait, certainement tous le jours, parce que je ne trouve pas toutes les idioties. Si je m’associais avec des gens connaissant les sujets dont j’ignore tout, la liste d’absurdités à la sauce « 20 minutes » serait au moins triplée.
Daniel
Dans la presse et les médias, du 4 au 10 avril 2011
Petite sélection cette semaine…
D’utiles clarifications sur la TVA et les frais de dédouanement des achats faits sur Internet et qui arrivent par la poste. Ne pas manquer les détails utiles.
Sur Slate.fr, le 8 avril 2011 : Le guide de l’extrême droite européenne
Petit tour des partis de l’extrême-droite européenne.
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Dans « Le Temps » du 9 avril 2011 : La prolifération, un business suisse sous l’œil de l’Amérique
Un article en rapport avec les fameuses « feuilles suisses » venues de Wikileaks : comment faire pour contrôler les exportations vers certains régimes politiques de produits sensibles ou stratégiques ? Pas facile…
Sur la TSR, émission « Temps présent », le 7 avril 2011 : Les enfants du porno
Edifiant et terrible !
Bonne lecture et bon visionnement (avec courage).
Daniel
Quand l’originalité de la Suisse tient au décalage temporel…
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Je lisais aujourd’hui avec un peu de retard un article paru dans « Le Temps » du 8 avril et présentant des scénarios élaborés par « l’Etat-major de prospection de l’administration fédérale« . On y trouve pêle-mêle diverses prospectives concernant l’énergie, l’intégration européenne, la démographie, l’âge de la retraite ou encore la capacité d’intervention de l’Etat. L’un des scénarios envisage même l’adhésion de la Suisse à l’Espace économique européen (EEE) en 2019 (!), soit 27 ans après le refus de 1992. Cette idée provoque chez moi une grande perplexité et m’incite à jeter un regard vers le passé.
Au fond, la Suisse est assez coutumière de décisions en décalage avec les pays voisins. Nous n’avons adhéré à l’ONU qu’en 2002. Le droit de vote des femmes, au niveau fédéral, n’a été accepté qu’en 1971, longtemps après nos voisins. L’assurance-maternité a été attendue pendant des décennies, à l’instar du service civil. L’assurance-chômage aussi a été plutôt tardive, peut-être parce que le besoin s’en faisait moins sentir qu’ailleurs. Nous avons même adopté l’heure d’été avec quelques années de décalage…
Si au moins il s’agissait de faire vraiment différemment, d’adopter des politiques originales… Mais non, il s’agit le plus souvent de faire simplement comme les autres… mais plus tard. Comme s’il nous fallait plus de temps pour comprendre ou nous soumettre (à choix !).
Il convient de relativiser quelque peu cette impression : il arrive aussi à la Suisse de jouer un rôle de pionner, par exemple dans les domaines de la politique de la drogue et de la gestion des déchets. Mais il y a aussi des domaines dans lesquels on attend encore l’inévitable évolution, notamment en ce qui concerne l’équité du financement des partis politiques ou la mise en oeuvre d’une armée de volontaires.
Je crois que les domaines qui incarnent le mieux cette tendance à repousser les échéances sont ceux du secret bancaire et de l’intégration européenne. Voici des enjeux qui sont résolument gérés à reculon, en espérant que le moment fatidique arrivera le plus tard possible. Qu’on soit ou non favorable au secret bancaire traditionnel ou à une adhésion à l’Europe, on ne peut que déplorer cette façon de faire de la politique avec un rétroviseur.
Si le projet politique suisse consiste trop souvent à reprendre les idées des autres, mais avec du retard… c’est en somme assez triste. Osons donc définir des projets originaux ou sinon, décidons-nous plus vite !
Daniel
Dans « 24 heures » du 28 mars 2011 : « Des pompes funèbres pour les animaux »
- Billet invité -
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La lettre qui suit a été envoyée à une rédactrice suite à l’article mentionné ci-dessus. Avec l’autorisation de son auteur (Florilège), je vous en communique son contenu ci-dessous (mais sans interpellation ni salutations d’usage).
En effet, je me désole moi aussi de voir jour après jour la langue française être écorchée dans les journaux publiés dans notre pays : trop nombreuses fautes d’orthographe, vocabulaire inadéquat, anglicismes inutiles, langage parlé, ponctuation mal utilisée et parfois même une syntaxe défaillante. Notre langue écrite est à l’abandon…
A signaler : l’article en question n’a pas été publié sur Internet avec les termes incriminés ci-dessous.
Daniel
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La lettre de « Florilège » :
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« La langue française est une femme. Et cette femme est si belle, si fière, si modeste, si hardie, si touchante, si voluptueuse, si chaste, si noble, si familière, si folle, si sage, qu’on l’aime de toute son âme, et qu’on n’est jamais tenté de lui être infidèle. » [Anatole France, Propos; 1921]
Mais si incroyable que cela paraisse, la langue de Molière et de Racine, de Descartes et de Voltaire, de Ramuz et de Chessex, la langue de la Révolution et de la Résistance, la langue de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen, des Serments de Strasbourg et de la Marseillaise, la langue française est en danger.
Bien souvent, elle se retrouve assiégée par les amis de l’anglomanie. Ceux-ci, convaincus de la supériorité incontestée de la langue de Wall Street, n’hésitent jamais à violenter le français, à l’humilier, à le moquer. La recette est toujours la même : quelques tonnes d’anglicismes outranciers et une quantité insoupçonnable de mauvaise foi justifiée par le sempiternel : « Il n’y a pas d’équivalent français ! ».
Aussi, je me désole de constater que « 24 heures », un journal francophone vieux de plus de deux siècles, chargé d’informer le peuple vaudois des nouvelles de ce monde, ne se soit laissé piéger par les complices du tout à l’anglais.
A l’origine de ma lettre, des centaines d’anglicismes irrévérencieux et une longue exaspération. Vous n’êtes donc pas, Madame, la seule source de mon mécontentement. Mais le mot qui fit céder ma patience se trouve être né sous votre plume : « Les pets, un marché qui se chiffre en millions ». Pour mon dictionnaire, ce sont des « gaz qui [sortent] du corps par l’anus avec ou sans bruit. » Comprenez donc mon étonnement lorsque vous soutenez qu’ils représentent un commerce juteux ! Plus sérieusement, n’aurait-il pas été plus pertinent de parler d’animaux de compagnie ?
Pour conclure, l’évolution du français, notamment dans les journaux, m’inquiète. C’est pourquoi j’espère que vous manifesterez, à l’avenir, davantage de respect à l’égard de notre langue. Elle le vaut bien.
Florilège