Dans la presse et les médias, du 21 au 27 mars 2011
Et voici une petite sélection de la semaine passée :
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Sur Slate.fr, le 24 mars 2011 : Quelle est la différence entre un tsunami et un raz-de-marée ?
Des explications bienvenues sur les tsunamis et les raz-de-marées, mais aussi sur les vagues scélérates.
Dans « Le Temps » du 25 mars 2011 : Des centrales nucléaires à la sûreté inégale
Petit panorama des centrales dangereuses. A votre santé !
L’argument fédéraliste sert trop souvent de frein à main pour ceux qui veulent bloquer des projets progressistes. Et ils oublient très vite le fédéralisme quand cela les arrange…
Dans « Le Monde » du 26 mars 2011 : Comment les métaphores programment notre esprit
L’homme n’est pas un animal rationnel et la façon de présenter les choses jouent un rôle non-négligeable dans la formation de l’opinion. De quoi réfléchir sur le rôle des médias…
Dans « Le Monde » du 25 mars 2011 : Fukushima, silences coupables
N’allez pas croire que c’est différent dans d’autres pays équipés de centrales nucléaires…
Sur Agoravox, le 22 mars 2011 : Nous ne venons ni protéger, ni porter assistance au peuple libyen
Pour ou contre l’intervention des occidentaux en Libye ? Mieux vaut en tout cas ne pas être trop naïf…
Sur Slate.fr, le 22 mars 2011 : De la propagande en temps de guerre
Petite leçon de communication politique autour de la guerre en Libye.
Sur « Marianne 2″, le 27 mars 2011 : Sophia Aram et les électeurs FN, une maladresse bienvenue ?
Ces pauvres gens, abandonnés de la gauche bobo et de la droite élitiste, et qui tombent dans les filets du Front national… pourraient-ils aussi être tout simplement des « gros cons » ? La posture victimaire doit être réfléchie un peu plus… aussi en Suisse !
Bonne lecture !
Daniel
Le Temps du 26 mars 2011 : «On ne peut pas simplement dire qu’on ne veut plus de nucléaire»
Le Temps publie ce samedi une interview sur une page entière de la ministre de l’énergie Doris Leuthard. Pour ma part, j’ai eu la chance de rencontrer l’ombre qui la suit partout, le côté obscur de la ministre, Dark Leuthard… sa face cachée ! C’est une rencontre très intéressante, dans la mesure où Dark Leuthard s’exprime très différemment de la conseillère fédérale, en ne souriant jamais, très franchement, sans chercher à cacher quoi que ce soit et surtout… sans langue de bois !
Voici donc l’interview de Dark Leuthard, basée sur les mêmes questions que celles posées par « Le Temps » :
(Dans l’idéal, il vaut mieux lire d’abord l’interview de la face visible de la ministre…)
La catastrophe de Fukushima a-t-elle ruiné la confiance de la ministre de l’Energie dans le nucléaire ?
Oh non… qu’allez-vous imaginer là ? Nous n’avons en fait jamais pris au sérieux les risques de l’énergie nucléaire. Les accidents n’ont lieu que dans des pays dirigés par des bureaucraties communistes ou dans ceux qui construisent sur les limites des plaques tectoniques. La Suisse n’appartient à aucune de ces deux catégories. Mais nous devons quand même faire semblant de nous y intéresser… N’oubliez pas qu’il y aura les élections fédérales en octobre 2011 !
Le Conseil fédéral n’a-t-il pas surestimé la sécurité des centrales ?
Bof. Franchement, tout ça, c’est le problème des experts. Si les experts se trompent, c’est de leur faute, pas de la nôtre. En tout cas, moi, je n’y suis pour rien.
Après Tchernobyl, on a dit: «Cela ne peut pas arriver chez nous.» Que dites-vous après Fukushima ?
Mais c’est pareil. Les Japonais sont tout aussi nuls que les Soviétiques. Nous, on est bien meilleurs ! Ce n’est évidemment pas le moment d’aller raconter ça à la radio ou à la télé, mais vous pouvez compter sur moi : sitôt que tout sera un peu oublié, on reviendra de toute manière au nucléaire.
Vous parlez de tremblement de terre, mais la catastrophe de Fukushima a été provoquée par un tsunami. Or, il n’y a aucun risque de tsunami en Suisse. N’est-on pas en train de surréagir ?
Bien sûr… on est complètement dans l’émotionnel, on voit des images horribles et on peint le diable sur la muraille. Et comme nous savons à quel point le peuple est sensible à l’émotionnel (souvenez-vous des minarets !), nous sommes bien obligés de faire semblant de nous apitoyer aussi. Mais l’important, c’est de garder le sourire !
Le point faible en Suisse pourrait être la centrale de Mühleberg. Ses exploitants doivent-ils s’attendre à ce que sa fermeture soit ordonnée ?
Mais chuuuut ! Ne prononcez pas ce nom, pas maintenant ! La centrale de M. est vieille et complètement pourrie, mais comme est les meilleurs, on va réussir à colmater comme des bêtes pour en tirer encore du jus pendant quelques années. C’est un sujet que nous devons mettre un peu de côté jusqu’à ce que le thème « Fukushima » sorte du champ médiatique. Vous savez, ça va assez vite. Tenez, qui parle encore de la plateforme pétrolière de BP dans le golfe du Mexique ?
La procédure d’autorisation des nouvelles centrales est suspendue. Jusqu’à quand ?
C’est une affaire de timing… dont j’ai chargé mes « spin doctors ». Il leur faudra décider du moment optimal en fonction du facteur oubli et du coût lié à l’attente. On optimise !
La population s’est exprimée de justesse en faveur du nucléaire ces dernières années. Pensez-vous que, après Fukushima, il subsiste la moindre chance politique de faire accepter une nouvelle centrale ?
Mais bien sûr ! C’est d’ailleurs exactement ce qui s’est passé après Tchernobyl. Cela prend un peu de temps (et le temps, c’est de l’argent !), mais en y mettant des moyens et en recourant à un lobbyisme actif, rien n’est impossible. Je suis confiante… et souriante.
Dans quelle mesure est-il nécessaire de trouver des solutions communes en Europe ?
Décidément, vous avez l’art de mettre les pieds dans le plat. Qu’est-ce que vous venez parler d’Europe alors qu’on est en pleine campagne électorale ? Vous voulez faire le beurre de l’UDC, pour qu’ils nous piquent encore des sièges ? Ne le répétez pas, mais nous sommes déjà dans l’Europe électrique… et nous faisons des affaires du tonnerre, par exemple en achetant du courant nucléaire pas cher la nuit à la France pour faire remonter de l’eau dans des lacs de barrages et nous vendons ensuite du courant cher aux heures de pointe à l’Italie…Tout bénéfice !
Ne sera-t-il pas trop coûteux pour les promoteurs de construire une nouvelle centrale nucléaire ?
Mais on s’en fout ! Vous savez, en fin de compte, c’est le consommateur qui paie…
Quelles solutions de rechange voyez-vous pour le nucléaire ?
Pourquoi tenez-vous donc tant à des solutions de rechange ? Je vous ai pourtant bien expliqué ! Puisque vous insistez, je vous donne une piste : on augmentera le coût de l’électricité de consommation privée des ménages ou celle des PME… mais pas question d’embêter les grandes entreprises !
Ces mesures pourraient-elles remplacer une centrale nucléaire ?
Aujourd’hui, je dois répondre publiquement oui. Mais demain… Hé hé !
Quelles énergies renouvelables vous paraissent-elles les plus prometteuses ?
Décidément, vous êtes têtu ! On ne va pas remplacer le nucléaire, on va faire du nucléaire + plein d’autres choses. Du moment que cela rapporte, comme le pompage-turbinage, il n’y a pas de raison de se gêner.
Et les centrales à gaz ?
Je n’aime pas beaucoup l’odeur du gaz… mais si le rendement financier est bon, c’est tout bon !
Les centrales à gaz sont-elles compatibles avec la loi sur le CO2 votée par le Conseil des Etats ?
Ah… ceux-là… quels emmerdeurs ! Voilà qu’ils veulent tout à coup de préoccuper du climat. On s’était pourtant mis d’accord, c’était les pays lointains qui devaient se prendre la tête avec ça. Mais ne vous inquiétez pas : les spin doctors et les lobbyistes vont nous trouver une manière de contourner tout cela.
Le rehaussement du barrage du Grimsel et l’implantation d’éoliennes se heurtent à des oppositions. Ne faudrait-il pas restreindre le droit de recours ?
Vous avez décidé de faire le tour de Suisse des casse-pieds. Nous sommes obligés de les supporter, mais on trouvera bien un moyen de les convaincre… comptez sur mes spécialistes !
Vous avez repris les rênes du DETEC avec l’image d’une pro-nucléaire. Mais vous pourriez entrer dans l’histoire en tant que ministre de l’abandon du nucléaire. Comment vivez-vous cela ?
C’est tout le problème quand on a été repéré, on n’arrive plus à se défaire d’une mauvaise réputation. Et pourtant, vous ne vous imaginez pas comme j’essaie de tout faire pour être la plus discrète possible. Par exemple, je n’ai jamais déposé d’interpellation parlementaire dans ce domaine. Mais vous savez, l’important reste que je travaille à la manière de remettre sur la table le plus vite possible l’énergie nucléaire. Je ne souhaite pas être la ministre de l’abandon du nucléaire…
Propos recueillis par Daniel
Le Temps du 25 mars 2011 : Tous intégristes ?
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/50a02912-565f-11e0-b6c6-68bccd0f387a/Tous_int%C3%A9gristes
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A force de chroniques plus pitoyablement simplistes les unes que les autres, elle est devenue en quelque sorte « la tête de Turc » de mon blog. Mais, comme si cela ne suffisait pas, la voici qui passe sans complexe des raisonnements les plus simplistes à l’aveu d’une ignorance crasse dans un domaine où elle prétend donner une leçon. C’est chaque vendredi, dans un journal qui se veut « de référence » : la chronique de Marie-Hélène Miauton, capable de provoquer tour à tour un gigantesque éclat de rire ou une crise d’urticaire. Le titre du jour fait déjà peur : « Tous intégristes ? » On s’attend au pire…
Mme Miauton semble beaucoup s’inquiéter des révoltes dans le monde arabe. Pour être tout à fait clair, je ne peux pas lui donner tort sur ce point précis : si la contestation des diverses dictatures est forte dans les grandes villes, on peut redouter qu’elle ne le soit pas partout dans le pays. Un peu comme la révolution de 1848 en France, qui avait vu l’établissement de la IIe République, mais qui avait été suivie rapidement d’une victoire des conservateurs et des royalistes au parlement et de l’élection de Louis-Napoléon Bonaparte (futur empereur Napoléon III) à la présidence de la République. Un scénario qui verrait des alliances entre hiérarchie militaire et islamistes confisquer la démocratie n’est donc pas à exclure.
Mais la chroniqueuse pense être une des seules à voir les choses ainsi… ou presque. Selon elle, il y a de « nombreux commentateurs » qui font preuve du plus parfait angélisme face aux évolutions du Moyen-Orient. Je trouve d’ailleurs extraordinaire cette tendance de plusieurs chroniqueurs de s’adresser ainsi régulièrement à « certains« , « des commentateurs« , « les beaux esprits », « l’intelligentsia« , « les intellectuels bien-pensants« , « les uns » et tant d’autres. Mme Miauton n’est pas la seule à pratiquer ainsi : son garde du corps Philippe Barraud a réussi à produire un texte assez exemplaire par sa capacité à s’en prendre ainsi à des adversaires anonymes…
Bref, Mme Miauton s’attaque donc à ces « nombreux commentateurs » et elle décide de leur prodiguer un cours d’histoire sur l’inquisition, les Lumières, la propagande anticléricale et des « événements que l’on oublie en outre de resituer dans le contexte d’époques (…) ». Au fond, son souci est de montrer que, contrairement à l’avis de « certains » (bien sûr !), et contrairement à l’Islam, « la religion chrétienne a encouragé un respect assez moderniste de la femme« . Je ne discuterai pas sa thèse, parce que j’estime être incompétent dans ce domaine. Mais je souhaite toutefois mettre en évidence l’un des propos de celle qui prétend donner un cours d’histoire aux lecteurs du quotidien :
« Certains considèrent en effet que les chrétiens auraient réservé au sexe faible à travers les âges un mépris équivalent à celui des musulmans, qui ont pourtant inventé la polygamie, le port du voile, l’enfermement ménager, l’excision, voire la lapidation« .
- La polygamie est permise par la Torah et on rencontre d’ailleurs plusieurs polygames dans le texte de la Bible hébraïque (Abraham, Jacob, Salomon,…). Ce texte date de plus de 1000 ans avant Mahomet, le fondateur de l’Islam.
- Le port du voile pour les femmes était déjà connu dans l’antiquité (rappel : l’Islam n’apparaît qu’au VIIe siècle après J.C., au Moyen-âge).
- L’excision est aussi une coutume très ancienne et n’a pas de rapport direct avec l’Islam (elle a été d’abord pratiquée par des animistes, et elle l’est d’ailleurs encore par une partie de ceux-ci).
- La lapidation : il faut vraiment n’avoir jamais lu la Bible pour ignorer que la lapidation existait longtemps avant notre ère. Même des enfants lisant la Bible en bande dessinée le savent !
Encore une fois, il n’est pas question ici pour moi de discuter le fond de la question ou de me positionner sur la comparaison proposée (à la hussarde) par la chroniqueuse du Temps. Mon propos est de questionner la place d’un propos aussi incroyable dans un journal réputé sérieux. Je ne sais pas comment Mme Miauton réussit à écrire de pareilles énormités, ni comment « Le Temps » peut les laisser passer sans rien dire. Si j’avais un conseil à donner, ce serait de faire relire ses textes par des personnes habituées à d’autres lectures que des résultats de sondages.
Daniel
Dans la presse et les médias, du 14 au 20 mars 2011
Et voici, comme à l’accoutumée, une petite sélection hebdomadaire :
Une perte fiscale de 7 milliards alors que la population n’en avait pas été informée lors de la votation. Mais on s’en fiche, on continue… la démocratie, c’est valable pour les minarets, pas pour les finances publiques.
Sur Largeur.com, le 15 mars 2011 : Atome, sweet atome
Petite chronique sarcastique autour des atermoiements nucléaires helvétiques.
Dans « Le Temps » du 14 mars 2011 : « il ne faut pas surestimer le pouvoir libérateur du Web »
Intéressante interview du chercheur Evgeny Morozov qui douche un peu l’enthousiasme naïf autour des révolutions à la sauce « réseaux sociaux »
Dans « Le Monde » du 16 mars 2011 : L’énergie est politique
De manière très synthétique, Hervé Kempf montre que notre système se craquèle… L’accident japonais n’en est que le dernier symptôme.
Les lobbys économiques sont rationnels avec leurs propres intérêts, mais très irrationnels quand il s’agit de la politique énergétique.
Dans « Le Temps » du 17 mars 2011 : Le changement climatique défie le nucléaire
Pour ceux qui seraient encore sensibles à l’argument d’une énergie nucléaire comme parade au changement climatique.
Bonne lecture !
Daniel
Elections communales lausannoises : remarques d’un commentateur dilettante de la chose publique
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Billet invité
Voici un billet proposé par un collègue à propos des résultats des élections communales à Lausanne le weekend passé. Je vous souhaite une bonne lecture ! Daniel
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Désordre local pour un ordre global
Citoyen lausannois, j’ai voté par correspondance et j’ai été chercher les résultats officiels du scrutin du 13 mars 2011 pour l’élection du Conseil communal de Lausanne.
La première chose qui saute aux yeux à la lecture de la liste des sièges obtenus, c’est l’absence de « petits » partis ou d’indépendantEs.Qu’on se le dise : il y a peu de place pour la dissidence. Cinq partis « squattent » l’hémicycle. La personnalité peut s’exprimer : oui ! mais au sein d’un parti… Cette voix discordante, qu’elle me fasse un peu peur comme celle de « Lausanne Libre » avec son discours foireux du « ni de droite ni de gauche » et ses 20’910 suffrages ou qu’elle cherche à s’exprimer par le « Parti Pirate » (18’297 suffrages), n’a pas droit de cité. Zéro siège obtenu.
Même le « Parti vert’libéral » et sa tentative de réconcilier les idéologies écologiste et libérale, avec ses 91’533 suffrages, est exclu du cénacle. Les plus petites formations au niveau communal qui représentent la population, « La Gauche » ou l’UDC, totalisent 13 ou 14 éluEs. Autant pour la diversité des problématiques, la pluralité des opinions. Tu te soucies de la classe moyenne, tu votes PSL. Tu as des préoccupations d’ordre économique, tu votes PLR. Tu t’inquiètes pour les pâquerettes, tu votes Verts. T’es pas raciste, mais tu veux défendre d’abord ceux de ta race, tu votes UDC. Tu t’intéresses à la marge, à l’exploitation, à la solidarité institutionnelle, tu votes « La Gauche ».
Séduisant, non?
Passé l’effroi de la constatation de la stérilité du terreau politique, j’ai regardé les résultats individuels des 100 personnes élues. Deux surprises dans ce classement. Outre la première place d’Oscar Tosato (PSL) avec 8’608 suffrages et la deuxième place de Olivier Français (prime aux sortants), on note la relative contre-performance du Syndic Daniel Brélaz qui se place en 7e position. Seulement avec un modeste 6’489 suffrages. Pas de polémique.
La seconde surprise des résultats du week-end, c’est le mauvais score de l’UDC. Perspective réjouissante, si l’en est; même si les élections du Conseil communal de Lausanne présentent certains biais (sensibilité urbaine, romande…). Le meilleur élu du parti du bouc n’arrive qu’à la 71e place avec 4’294 suffrages et le vociférant Claude-Alain Voiblet à la 75e avec seulement 4’222 suffrages. Un peu moins que la moitié du résultat d’Oscar Tosato.
Que dire du 100e Conseiller communal et son misérable 2’879 suffrages. Sur 2’295’010 suffrages exprimés! Sur 290’456 obtenus par son parti ! Sur 23’612 votants qui peuvent accorder deux fois leur confiance à la même personne ! Faible ancrage populaire pour un tel pouvoir de nuisance.
La légitimité des urnes permet-elle ce « hold-up » du débat politique et social par les représentantEs du parti le moins bien élu, auquel on assiste en ce moment sous nos yeux ébahis ? Les défis auxquels nous faisons face autorisent-ils qu’on laisse polluer les discussions par la méfiance systématique, par la peur tacite, l’égoïsme masqué ? Les enjeux de la situation sont-ils si peu importants qu’on accepte de concevoir et de mettre en oeuvre des solutions qui sentent le souffre, qui visent à éluder les problèmes, à désigner des boucs émissaires; solutions qui ont d’ailleurs largement fait la preuve de leur nocivité.
Durant cette législature, va-t-on gérer de la pathologie sociale et humaine (clin d’oeil à Claude Bourguignon) ou va-t-on faire de la politique ? Si tant est qu’on puisse en faire dans un organe législatif ?
Régis, sur une idée d’Anne
A propos des moratoires décidés précipitament par des dirigeants pourtant pro-nucléaires
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Il y a moins d’une semaine, l’énergie nucléaire était encore selon la majorité de nos gouvernants (et notamment notre ministre de l’énergie, Mme Leuthardt) une solution d’avenir pleine de promesses. Le conseil fédéral se préparait à développer à nouveau la filière. Las… les souvenirs de Tchernobyl viennent d’être ravivés par la catastrophe au Japon.
Bien sûr, comme on a pu dire que la catastrophe en Ukraine était due à l’incurie de « l’administration communiste », on expliquera cette fois que l’accident est dû à la situation très particulière du Japon sur une zone tectonique de subduction très propice aux tremblements de terre. Il y a toujours une explication. Cela me rappelle furieusement ces élèves qui expliquent leur échec par la méchanceté du prof, par un mauvais conseil de leurs parents, par un événement imprévu, voire par la météo… sans jamais envisager de remettre en question leur méthode de travail ou leur propre gestion du temps.
Or, il faut bien le dire et le redire : l’énergie nucléaire est un grand bricolage ! On enclenche une réaction en chaîne atomique, puis on la maintient à un certain niveau d’activité par divers systèmes de contrôle et de refroidissement. On installe même des systèmes de contrôle pour c0ntrôler les systèmes de contrôle qui contrôlent le système… Mais on n’est jamais complètement à l’abri d’une erreur humaine (Tchernobyl) ou d’une catastrophe nucléaire (Fukushima). Evidemment, la Suisse n’a pas une « administration communiste » et ne risque pas le Tsunami. Très bien. Alors, quels peuvent être les imprévus chez nous ? Il y en a toujours… Mais avec une réaction en chaîne nucléaire, les conséquences peuvent être hors de proportion.
Toujours est-il que, tout à coup, la catastrophe au nord-est du Japon entraîne tout à coup des décisions de moratoire ou de report dans des pays européens, notamment en Suisse et en Allemagne. Ceux qui prennent ces décisions sont les mêmes que ceux qui nous assuraient la semaine passée que tout allait bien. Alors quoi ?
Alors… c’est un terrible aveu ! Mais lequel ?
Plusieurs possibilités :
1) Nous ne savions pas qu’il y avait tant de danger
Variante : nous ne pensions pas qu’une catastrophe naturelle pouvait mettre en panne le système de refroidissement. Dans ce cas, nous avons affaire à des dirigeants inconscients et imprévoyants. Peut-être qu’ils ne se sont jamais vraiment intéressés au fonctionnement et aux dysfonctionnements possibles de la technologie qu’ils nous vendaient.
ou
2) Nous décidons un moratoire, mais dès que les passions seront retombées, on remettra le nucléaire sur le tapis
C’est en définitive ce qui s’est passé après Tchernobyl. Il a fallu attendre que l’ambiance se refroidisse pour proposer à nouveau un développement du parc de centrales. Il en va de même avec les forages pétroliers off shore. De nouveaux projets sont en route, la catastrophe du golfe du Mexique tendant (déjà) à s’estomper. Dans ce cas, nous avons affaire à des dirigeants parfaitement cyniques occupés à poursuivre leurs projets (souvent très lucratifs) en dépit des intérêts légitimes des populations concernées.
ou
3) C’est pas notre faute, nous n’avons fait que suivre les mots d’ordre des lobbys
Cet aveu consisterait à admettre que les pro-nucléaires sont en téléguidés par les lobbys de l’industrie nucléaire qui mettent suffisamment d’argent sous la table. La question du danger devient secondaire, sauf quand on est sous les feux de la rampe… par exemple à l’occasion d’une catastrophe. Dans ce cas, nous avons affaire à des vendus aux intérêts privés.
Quelque soit l’aveu, nos autorités pro-nucléaires sont en cause : soit par inconscience, soit par cynisme, soit par affairisme. Si ce n’était pas le cas, elles continueraient à affirmer que tout va bien pour le mieux dans le meilleur des mondes atomiques et on devrait au moins leur concéder la cohérence et la consistance (certains persistent contre les vents contraires, ils ont au moins ce mérite). Peut-être qu’à ceux-là il faudrait une catastrophe très proche et plus directement menaçante ?
Alors, à l’occasion des élections fédérales d’octobre, est-ce que nous élirons des inconscients, des cyniques, des affairistes… ou est-ce que nous envisagerons de donner plus de poids politique à d’autres ?
Daniel
Dans la presse et les médias, du 7 au 13 mars 2011
Semaines chargées… peu de véritables billets, alors quelques liens issus de la semaine écoulée :
Sur Commentaires.com, le 8 mars 2011 : Explosion démographique, notre démocratie en panne
Un questionnement qui échappe délibérément au débat politique. On va jusqu’où comme ça, sans réfléchir ?
Dans « Libération » du 7 mars 2011 : Appeler racistes les racistes
Voilà ce qui manque aujourd’hui, le courage de nommer les choses par leur nom. Pas forcément interdire, nommer.
Sur Domaine public, le 9 mars 2011 : Faire de la Constitution une question prioritaire
Petite explication pédagogique de la relation entre loi et constitution au niveau fédéral suisse.
Dans « Le Courrier » du 12 mars 2011 : Le prix du passeport suisse
La crispation sur les naturalisations atteint le Conseil fédéral. Est-il vraiment nécessaire d’y envoyer des socialistes pour faire ce sale boulot ?
Dans « Le Temps » du 10 mars 2011 : Le PLR est-il libéral ?
Le parti libéral radical remis proprement à sa place par un Vert. Joli florilège ! A quand les Verts remis en place par un PLR ?
L’hypothèse de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle française apparaît comme une impasse favorisant l’un ou l’autre des autres candidats. Voici pourtant l’exposé d’hypothèses qui ne sont pas complètement improbables. A prendre en compte.
Bonne lecture !
Daniel
Un blog des quotidiens de Tamedia/Edipresse pour les élections fédérales
http://politblog.tagesanzeiger.ch/blog/?lang=fr
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Un blog bilingue pour préparer les élections fédérales 2011 ? A priori, c’est une excellente idée ! Des contributions provenant de membres de rédactions de journaux ou des sites de 24heures, du Tages Anzeiger, de la Berner Zeitung, de la Tribune de Genève ou d’ailleurs se retrouvent sur une page qui permet ensuite un débat sous forme de commentaires en français et en allemand (la participation des alémaniques est pour l’instant très très largement majoritaire). Un débat, à cheval sur la Sarine, de bon augure.
Et le projet de commencer par un premier article intitulé : « les médias aident-ils l’UDC ? »
Aujourd’hui paraît le sixième billet sur ce blog, presque deux semaines après le premier : l’occasion d’une première impression… Voici les articles qui sont proposés :
1) Un premier article avec « UDC » dans le titre sur les relations entre les médias et le premier parti du pays
2) Un article sur une étude portant sur les médias, pas directement liée aux élections fédérales
3) Un texte intitulé « Révolution dans la campagne électorale » sur les thèmes probables
4) Un article sur le Conseil des Etats signé Lukas Reimann, élu UDC au Conseil national
5) Un deuxième article avec « UDC » dans le titre, sur les ambitions de Jean-François Rime
6) Un texte assez ambigu sur l’attitude des partis face à la perspective d’un afflux de réfugiés, qui promet la défaite au PDC et au PLR… au profit de l’UDC ?
Sur cinq billets politiques, deux évoquent directement l’UDC dans leur titre, l’un est écrit par un élu de l’UDC et les deux derniers s’intéressent en grande partie aux thèmes favoris du parti de Blocher. Est-ce que cela va continuer comme ça jusqu’en octobre ? Ce blog aurait-il décidé de donner une réponse par l’acte à la question du premier article du blog ?
Il a été baptisé « Politblog« … mais c’est pour l’instant plutôt « Udcblog » !
Daniel
Dans la presse et les médias, du 1er au 6 mars 2011
Et, comme d’habitude, la petite liste de liens collectés pendant la semaine écoulée :
Sur « Politblog », le 2 mars 2011 : Les « chercheurs » se portent bien plus mal que la presse
Voilà une défense argumentée et ferme de la presse face à une étude mal ficelée. Cela ne dédouane pas complètement la presse de ses manquements actuels, mais incite à rester raisonnable. Ou à argumenter sur des faits concrets.
Sur Largeur.com, le 1er mars 2011 : Ces révolutions arabes qui embarrassent la droite suisse
Les réactions de panique de politique intérieure face aux révoltes dans le monde arabe ne laissent pas d’étonner.
Dans « L’Hebdo » du 3 mars 2011 : Le coût de la realpolitik
Kadhafi est fou, et vous ne le saviez pas ? Sacrifier ses valeurs et ses principes pour soigner ses petits intérêts a toujours un coup… plus tard. Quand saura-t-on au moins un peu apprendre de l’histoire ?
Sur « Rue89″, le 6 mars 2011 : Sondage : Marine Le Pen à 23% au premier tour ? Peu probable
Les sondages se multiplient et passent de plus en plus souvent pas la voie du clic électronique. Cela mérite de prendre un peu de recul, surtout plus d’un an avant les élections présidentielles. Mais cela « amuse » une partie des médias…
Dans « Le Monde » du 6 mars 2011 : Eduquer au XXIe siècle
L’enseignement d’aujourd’hui se fait grosso modo comme il y a un siècle. Mais savons-nous à qui nous enseignons ?
Bonne lecture !
Daniel
A propos d’un article paru sur Swissinfo, le 3 mars 2011 : La couleur politique de la presse francophone en débat
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Un sujet qui pourrait donner à causer…
Pour bien des gens (de droite surtout, parfois aussi du centre), l’affaire est entendue : « La presse est de gauche« . La répétition à multiples reprises du poncif jouant apparemment un rôle de confirmation… Mais comme avec bien des sentences, le simple fait que beaucoup de monde les répète sans jamais les discuter devrait mettre la puce à l’oreille et inciter à discuter un peu l’affirmation. J’y songeais depuis quelques temps… Swissinfo m’en donne l’occasion.
Celui qui a fait un peu de bruit ces derniers temps, c’est Ueli Windisch, avec son projet d’un média vraiment réellement complètement assurément « de droite« . Il affirme que la presse est presque uniformément de gauche, sans être beaucoup contredit (exception toutefois ici, dans l’Hebdo). Pendant ce temps, les choristes répètent : « la presse est de gauche, de gauche, de gauche« … Parfois, c’est encore pire, l’ensemble des journalistes est catalogué « gauchiste« , alors que le gauchisme n’est qu’un courant d’extrême-gauche… Cette perte de nuance entre « de gauche » et « gauchiste » peut être due à l’ignorance ou à une volonté délibérée de biaiser le débat… Allez savoir !
Il y a bien sûr cette étude (mentionnée ici) faisant état des préférences politiques concrètes des journalistes : environ 60 % d’entre eux privilégieraient les listes du PS ou des Verts lors d’une élection. C’est une information, un élément à prendre en compte. Au fond, ce n’est guère étonnant : pour la plupart d’entre eux, les journalistes appartiennent au peuple des gens bien formés, mais mal payés. Dans ces conditions, un vote à gauche n’est pas une surprise incommensurable. Sans compter qu’il s’agit souvent aussi d’une population urbaine, aujourd’hui plus souvent à gauche. Les journalistes seraient donc majoritairement (pas uniformément, donc !), de gauche. Cela induit-il pour autant que « la presse » soit « de gauche » ?
Pour répondre à cette question, il faudrait pouvoir observer les choses plus en finesse. Les 60 % de journalistes de gauche ont-ils la responsabilité de signer les éditoriaux et les commentaires ? Sont-ce eux qui se chargent des sujets sensibles qui définissent l’orientation politique de leur journal ? Ou sont-ils au contraire sur-représentés dans les rubriques culturelles ou sociétales ? Ce ne sont là que des hypothèses, pas complètement imaginaires. Les directeurs, les rédacteurs en chef et les chefs de rubriques sont-ils bien de gauche ? Petite comparaison : on dit aussi souvent que les enseignants sont « de gauche » (quand on ne dit pas carrément que tous ou presque sont d’extrême-gauche, comme Mme Miauton, simpliste certifiée). Pourtant, les directeurs d’établissement sont eux assez souvent « de droite« … Compte tenu de ces remarques, il me semble difficile de soutenir sans mener plus avant la réflexion que « tout le monde le sait, la presse est de gauche« … comme certains n’hésitent jamais à le répéter.
Au fond, beaucoup se contentent de considérer que la presse favorise leurs adversaires politiques. Ainsi, l’UDC considère que la presse est uniformément de gauche à partir de son propre positionnement, vers l’extrême-droite. D’un tel point de vue, même la presse libérale devient « gauchiste« . A gauche, on aura au contraire tendance à considérer que la presse est de droite parce qu’elle est liée au pouvoir économique. Difficile de trancher le noeud gordien à partir de positionnements aussi catégoriques tout en étant très relatifs.
Il convient aussi de définir ce qu’on entend par gauche et droite, ce qui pourrait nécessiter au moins une dizaine de pages, tant la notion est complexe et fluctuante au cours du temps. Des éléments comme la Nation, le Libéralisme, l’Etat, la Solidarité ou la Liberté ont tour à tour pu faire partie du patrimoines des deux versants politiques. Toujours est-il que l’opposition gauche-droite se cristallise aujourd’hui en Suisse surtout autour de l’économie, de la solidarité sociale, du rôle de l’Etat, de l’écologie et de la relation à l’étranger. Je me propose donc de simplement passer au crible certains des principaux journaux de Suisse romande, en toute subjectivité, et d’essayer de les classer.
Le Temps : Ce quotidien est ouvertement d’obédience libérale. Il suffit de lire les éditoriaux pour s’en convaincre aisément. Sa rubrique économique du lundi est sous-traitée à des banquiers et des chroniqueurs comme Kappeler ou Miauton sont là pour rappeler avec ferveur les vertus du libéralisme. Cela n’empêche toutefois pas ce journal d’ouvrir ses colonnes à divers intervenants de tous horizons et de prendre des positions humanistes sur le rapport aux étrangers ou sur les droits fondamentaux. Mais on peut être humaniste et de droite. A classer dans « droite libérale », occasionnellement au centre-droite.
24 heures : Le quotidien vaudois n’affiche pas ouvertement une tendance politique. Mais les échanges de cadres entre lui et le parti radical ont à plusieurs reprises fait jaser. Ici aussi, les éditoriaux penchent le plus souvent en faveur d’une droite modérée. Cela n’exclut toutefois pas des prises de position différentes à l’occasion de votations. Cela était notamment plus souvent le cas lorsque le rédacteur en chef, il y a quelques années, s’appelait Jacques Poget. Actuellement, je le classe dans « centre-droite ». Le positionnement de la « Tribune de Genève » est à mon sens similaire, ce qui semble logique.
Le Matin : Ce quotidien racoleur et boulevardier est assez difficile à classer. Au fond, tout ce qui fait scandale le motive et le satisfait. On peut donc y trouver à l’occasion à manger pour toutes les tendances politiques. Avec Peter Rothenbuhler, les éditoriaux étaient assez uniformément de droite, voire très très à droite. Aujourd’hui, c’est un peu plus nuancé. Cela dit, l’intérêt marqué pour les problématiques de l’UDC manifesté par ce journal tend à le marquer à droite. Je le classe dans « populiste » surtout de droite.
20 minutes : Le quotidien gratuit s’était présenté en expliquant qu’il ne voulait pas faire de commentaires et se borner à énoncer des faits. Dans la pratique, il ne parle pas beaucoup de politique, puisque son attention est monopolisée par l’anecdotique le plus trivial. Pas de commentaires, mais tant d’autres moyens de marquer des préférences, d’autant moins franchement qu’il n’y a justement pas de commentaires. Son insistance quasi pathologique à présenter sous un mauvais jour les étrangers, les musulmans, les chômeurs, les fonctionnaires et tant d’autres m’incitent à le classer « à l’extrême-droite ».
L’Hebdo : Le magazine romand du jeudi a surtout un positionnement pro-européen. Ses rubriques économiques sont clairement marquées à droite, mais plusieurs des commentateurs n’hésitent pas occasionnellement à prendre des positions ouvertement « de gauche ». Il y a en tout cas une certaine diversité qui permet même à l’ultra-libéral Charles Poncet s’exprimer régulièrement. A classer, à mon avis, au « centre », voire au « centre-gauche ».
Le Nouvelliste : Le quotidien valaisan se positionne sur un créneau conservateur, comme son canton de résidence. Au surplus, il a souvent des plumes invitées qui n’hésitent pas à marquer résolument leur positionnement à droite, parmi lesquelles Ueli Windisch en personne. Pas de doute, quotidien à classer « à droite ».
La Liberté : Le quotidien fribourgeois est le plus important des journaux qui échappent à l’emprise de l’empire Tamedia/Edipresse. Ses prises de position oscillent entre le centre-droite et le centre-gauche, selon les sujets. Je le classe volontiers au « centre ».
Le Courrier : Cet ancien quotidien catholique-conservateur a subi une étonnante mutation durant les années 80 et 90. , C’est désormais un journal qui se positionne ouvertement à gauche, proche des associations. Je n’hésite donc pas à le classer « à gauche ».
Bilan : Le mensuel économique du groupe Tamedia/Edipresse est difficilement soupçonnable de pencher vers la gauche. Là aussi, la tendance est globalement libérale, ce qui n’empêche pas un certain esprit critique vis-à-vis de la vulgate. Tendance « droite libérale ».
Je ne connais pas assez les journaux qui restent, ceux de Neuchâtel et du Jura notamment, ni les journaux régionaux comme « La Côte » ou « La Gruyère ». J’en resterai donc là. Ce qui ressort, c’est qu’on peut difficilement asséner de façon péremptoire que la presse est systématiquement à gauche (et à propos de la presse de gauche, voir cet article de Swissinfo). Elle est même plutôt à droite, même si c’est une droite plutôt centriste et raisonnable. C’est peut-être d’ailleurs cela qui dérange réellement « à droite » : qu’il n’y ait pas une presse franchement à droite, comme la Weltwoche ou le projet à venir d’Ueli Windisch. Au-delà d’une droite libérale assez bien représentée, il manque en effet un organe (en laissant de côté l’exception pitoyable de « 20 minutes ») pour représenter une droite « décomplexée » de type UDC.
Je le répète : ces classements sont uniquement le fait de ma propre subjectivité. Ils sont donc « discutables » par définition. Cette série de descriptions n’a pas la prétention de clore le débat sur le positionnement politique des organes de presse suisses romands, mais elle peut inciter à un peu plus de nuances. Il est trop facile et trop simpliste de se borner à répéter sempiternellement le même préjugé sans essayer de le confronter aux réalités. Ceux qui répètent comme des perroquets que la presse, de toute façon, est « de gauche » sont trop souvent ceux qui, à choix, ne la lisent pas, ne savent pas faire la différence entre gauche et droite ou, pire encore, ne savent pas vraiment lire… Ceux qui échappent à ces trois catégories seront, j’en suis certain, capables de plus de nuance.
Daniel