Piques et répliques – 2

Quelques réflexions critiques sur tout et rien

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Archive pour février, 2011


Conseil des droits de l’homme : belle naïveté !

27 février, 2011
Divers | 2 réponses »

Le Temps du 26 février 2011 : Droits humains : la Libye est clouée au pilori

http://www.letemps.ch/Page/Uuid/653fc8b6-4127-11e0-8732-9789c3dce95e/La_Libye_est_clou%C3%A9e_au_pilori

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Quel enthousiasme dans mon quotidien ce samedi : « lors d’une session extraordinaire à tous points de vue, le Conseil des droits de l’homme a accepté de suspendre Tripoli« .

Mon épouse a proposé une réflexion qui me semblait beaucoup plus pertinente : « Mais qu’est-ce que la Libye faisait dans un Conseil des droits de l’homme ? » Eh oui, c’est pourtant ainsi… la mécanique subtile et alambiquée de l’ONU fait que des pays très peu enclins au respect des droits élémentaires de leurs citoyens participent à des instances chargées du respect des droits de l’homme. Au moins, le Conseil des droits de l’homme a-t-il prévu que les Etats membres de soumettent à une évaluation… Mais mieux vaut ne pas trop être dupe.

En l’occurrence, je me demande si on n’est pas un peu dupe à la rédaction du Temps : « Ceux qui continuent de croire que le Conseil des droits de l’homme n’est qu’une coquille vide se raviseront« . Pas si sûr… Et l’enthousiasme est inarrêtable : « la réactivité du Conseil aura rarement été aussi forte« . Sachant que le même article évoque la suspension préalable de la Libye par la « Ligue arabe« , on appréciera à sa juste mesure cette forte réactivité . Il aura fallu que le régime Kadhafi en vienne au massacre à grande échelle pour la susciter…

Mais cela n’intimide pas le rédacteur de l’article : « Le Conseil des droits de l’homme acquiert tout à coup une crédibilité considérable« . Extraordinaire, n’est-ce pas ? Une lecture attentive révèle toutefois que « le délégué chinois a estimé qu’il était inopportun de créer un précédent en suspendant un membre du conseil« . Et ce n’est pas tout, « Cuba a aussi manifesté sa crainte du précédent ». Comme s’il ne suffisait pas que les dictatures soient réticentes, »l’Italie et Chypre ont longtemps freiné des quatre fers pour tenter d’éviter la suspension« . Pas de doute, la crédibilité du Conseil des droits de l’homme est à son zénith !

Non seulement les gouvernements occidentaux, mais aussi les institutions internationales ont dû attendre des massacres à grande échelle pour se rendre compte que le régime du tyran preneur d’otages était une dictature sanguinaire (quelques rappels ici). Pas juste un régime autoritaire, non… une vraie dictature bien dégueulasse. Alors, qu’on ne vienne pas parler de crédibilité pour les réactifs de la 25e heure !

Daniel

Désamour d’enseignant ?

26 février, 2011
Divers | Commentaires fermés

Le Temps du 26 février 2011 : Anne-Catherine Lyon à l’heure du désamour

http://www.letemps.ch/Page/Uuid/dbe025b0-4127-11e0-8732-9789c3dce95e/Anne-Catherine_Lyon_%C3%A0_lheure_du_d%C3%A9samour

Désamour d'enseignant ?

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L’an prochain, en 2012, auront lieu les élections cantonales dans le canton de Vaud. Des articles apparaissent çà et là, tournant autour des sortants pour évaluer leurs intentions et leurs chances. Ce samedi, « Le Temps » s’intéresse au cas de la ministre responsable du Département de la formation, de la jeunesse et de la culture « à l’heure du désamour« .

« Désamour« … Après l’amour, le désamour. On est dans le « j’aime, j’aime pas ». Toute la première partie de cet article évoque des « grognes » ou  « des enseignants qui ne peuvent plus la voir ou en tout cas plus l’entendre« . Ce portrait oppose de fait un exposé des faiblesses supposées de la ministre (sa voix monocorde, ses phrases saccadées, des formules de technocrates, l’exposition des aspects ingrats de sa personnalité) à une présentation plus en finesse des dossiers qu’elle a fait aboutir ou des solutions mises en place. En résumé : une ministre compétente et efficace, mais un « désamour » dû aux apparences. Les enseignants, premiers visés ici, sont des simplets de première catégorie qui jugent la ministre sur le ton de sa voix…

Loin de moi l’idée de contester la qualité du travail réalisé dans bien des domaines. Les compromis trouvés n’étaient pas faciles à mettre en place et ce département est connu pour ses chausses-trappes. Mais la façon dont cet article met en scène les réticences d’une partie des enseignants à soutenir la ministre m’incite à réagir.

Lorsqu’on travaille dans un département, on voit les choses un peu différemment de ce qui paraît dans la presse ou de ce qui est discuté sur la place publique. On voit surtout d’autres choses…  Je me contenterai de quelques exemples :
- Il y a quelques temps, le département de la formation a décidé d’imposer un nouveau logiciel « qui fait tout » pour la gestion des écoles. Les cadres de Mme Lyon ont décidé de commencer son introduction par les écoles les plus compliquées (à cause de la diversité des offres), soit les écoles professionnelles. Ce fût une véritable Berezina. Les 8 millions prévus  se sont très vite vus suivis par d’autres millions pour colmater des brèches et sauver des têtes. On a usé un certain nombre de doyens et de secrétaires pour s’escrimer avec un programme qui aurait paru juste à jour dans les années 80. Il semble d’ailleurs en train de mourir discrètement dans un coin pendant que des secrétaires doivent maintenant resaisir des notes que les enseignants avaient au préalable saisis dans un fichier Excel. Un vrai merdier !

- Les responsables cantonaux de l’enseignement professionnel ont aussi imaginé en toute hâte une série de nouvelles règles pour venir compliquer des dispositifs qui étaient déjà compliqués. Ainsi, le TIP (travail interdisciplinaire) des maturités professionnelles doit désormais nécessairement recevoir des notes qui seront inscrites dans deux branches enseignées. Ignorant complètement le fait que ce travail sollicite très naturellement plus certains enseignements (le français, les sciences humaines, les sciences naturelles) que d’autres (l’allemand, l’anglais, les mathématiques), le nouveau dispositif conduit à des bricolages complètement absurdes. Des élèves recevront ainsi une note d’anglais pour un travail traitant d’histoire (et n’ayant bien sûr rien à voir avec l’anglais !) parce qu’il aura été évalué par un enseignant d’anglais, plus disponible que l’enseignant d’histoire déjà trop chargé. Ce n’est un exemple : ces directives cumulent les absurdités…

- Tous les apprentis reçoivent un enseignement dit de « Culture générale ». Les programmes de base, définis lors d’une réforme en 1996, contiennent généralement beaucoup de thèmes en rapport avec l’instruction civique et le droit (mais aussi du français, un peu d’économie et d’histoire). Mais les connaissances juridiques en sont l’élément central, pour préparer les jeunes apprentis aux difficultés de leur vie d’adulte. Mais Mme Lyon a décidé que les titulaires de diplômes en droit et en sciences politiques ne seraient plus sélectionnés pour enseigner cette branche. Peut-être dans le but de favoriser l’embauche de gens issus des facultés de lettres rencontrant des difficultés sur le marché du travail… C’est sympathique, mais c’est ainsi que de jeunes enseignants s’arrachent les cheveux pour enseigner des matières pour lesquels ils ne sont pas du tout préparés. L’idéal, dans une branche composée généralement d’une équipe assez nombreuse serait d’avoir à disposition des gens issus de branches diverses – droit, lettres, économie, sciences politiques – qui collaborent pour proposer un programme riche. Loin du terrain, cela a été purement et simplement ignoré.

- Les responsables du département se sont encore efforcés de compliquer l’accès à l’enseignement pour les gens qui auraient auparavant travaillé dans d’autres domaines. Ceux-ci font face à des exigences tatillonnent et dénuées de fondement sérieux la plupart du temps. Pourtant, la formation professionnelle en particulier aurait tout à gagner à l’embaucher de gens qui ont roulé leur bosse et qui apportent un surcroît de crédibilité à l’enseignement donné à des jeunes en train d’apprendre un métier. On préfère jouer avec les subtilités des règlements…

Alors, le journaliste du Temps peut toujours gloser sur « le désamour« , « la voix monocorde » ou « les aspects ingrats de la personnalité« , je lui réponds qu’une enquête plus minutieuse aurait révélé bien d’autres motifs de scepticisme à l’égard de la conduite du département. Une direction qui impose au pas de charge des solutions bricolées sans concertations favorise souvent des aberrations kafkaïennes. Mais les enseignants qui vivent ces réalités au quotidien n’entendent que rarement la voix de leur cheffe de département. Il semble qu’il soit plus facile de tout expliquer par les « apparences »…

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Daniel

Sondages, sondages, sondages…

25 février, 2011
Politique | Commentaires fermés

Dans la Tribune de Genève et 24 heures, le 22 février 2011 : Vimentis, le sondage qui donne des arguments à tous les partis politiques

http://www.tdg.ch/sondage-conforte-partis-politiques-2011-02-21

Sondages, sondages, sondages... dans Politique CrowSondage

La Suisse n’a jamais été la « patrie des sondages » comme le sont les Etats-Unis ou, plus près de nous, la France. Mais cela n’empêche pas certains instituts de proposer des résultats d’enquête de temps en temps, notamment à l’approche d’élections ou de votations. Mais ces sondages n’ont pas un grand crédit auprès de la population : les échecs se sont accumulés. On se souvient en particulier de la sous-estimation des « oui » avant la votation sur les minarets.

Mais ce n’est pas tout : selon divers sondages, les citoyens étaient assez largement favorables à l’initiative sur les armes et à l’initiative du PS sur les impôts. Et les urnes ont donné la majorité aux opposants à ces deux initiatives.

L’article des deux journaux lémaniques évoque quant à lui un sondage effectué par l’institut Vimentis. On y apprend qu’une majorité serait favorable à une Caisse unique dans le domaine de l’assurance maladie de base, alors qu’une proposition en ce sens a été encore récemment refusée par les électeurs. Une forte majorité serait également favorable à un salaire minimum. Mais qu’en serait-il le jour de la votation ? Quelques jours plus tôt à peine, les journaux nous indiquaient qu’un autre sondage estimait à 61 % la proportion des citoyens favorables à l’initiative pour six semaines de vacances minimum. Avec quelles chances réelles de réussite ?

Cette répétition du même scénario, enchaînant sondage favorable, campagne de votation et résultat négatif commence à tenir du rituel agaçant. Mais cela n’empêche pas nos quotidiens de nous annoncer avec fracas à chaque fois un nouveau sondage, comme si les précédents avaient été confirmés. De temps en temps, une interview d’un spécialiste vient relativiser les résultats des sondages, en expliquant et en expliquant à nouveau. Mais tout cela est très vite oublié… et hop, un nouveau sondage !

De fait, je considère qu’il y a fondamentalement trois cas de figures possibles qui pourraient expliquer cette situation :

 

1) Les sondages n’arrivent pas réellement à cerner les intentions de vote des citoyens

D’abord, il y a le fait que les questions sont posées bien avant le jour où les citoyens devront réellement se décider. Et certains de ceux qui auront répondu au sondage n’iront peut-être même pas voter… On peut très bien supposer que les questions sont posées à des gens qui n’y ont pas encore réfléchi, voire qui ne songeaient pas le moins du monde que la question puisse être posée. D’autres hypothèses sont encore possibles : peut-être que les sondages ne sont tout simplement pas capables d’appréhender correctement la population helvétique et sa diversité.

 

2) Les citoyens s’informent principalement au moment de la campagne

C’est un autre cas de figure. Simplement, les citoyens n’ont pas d’intérêt particulier pour la question en dehors d’une perspective concrète de votation. Ils répondent donc en fonction de préférences très générales (chic, plus de vacances !), mais sans avoir pris le temps de soupeser le pour et le contre. La campagne leur permettrait alors, en écoutant les divers intervenants, de se rendre compte des inconvénients ou du coût des propositions mises sur la table.

 

3) Les campagnes massives matraquent le citoyen et l’influencent avant le vote

Des millions de francs sont dépensés en annonces et en affiches pour tenter de convaincre les électeurs. On assiste d’ailleurs souvent à une disproportion de moyens choquante entre les deux camps en présence. Il est difficile d’imaginer que ces millions soient dépensés en pure perte et sans prendre en considération leur efficacité. Il faut donc aussi prendre en considération la possibilité que les électeurs indécis (les 10 ou 20 % qui peuvent balancer entre les deux camps) soient « gagnés » à coups de matraquage publicitaire… comme les clients des supermarchés.

 

Je ne suis pas sûr qu’on puisse trancher définitivement entre ces trois scénarios. Il est d’ailleurs fort probable que les trois contiennent chacun une part de la vérité. Mais il serait justement très intéressant de creuser plus avant la question au lieu de retomber sempiternellement dans le même panneau. Il y aurait là une authentique question démocratique : que révèle cette contradiction redondante entre sondages et résultats dans les urnes ?

Daniel
Sondage dans Politique

On écrit « Libye » !

22 février, 2011
Des mots ! | 8 réponses »

Dans nombre de médias écrits et sur Internet : l’orthographe du nom du pays de Kadhafi

 

الجماهيرية العربية الليبية الشعبية الإشتراكية العظمى

 

Deux ans d’affaire des otages et deux mois de révoltes dans les pays arabes n’y font rien : il y a toujours un monde époustouflant qui n’arrive pas à mémoriser l’orthographe un peu surprenante de la Libye. Notamment :
La télévisions suisse romande (TSR)

Le Journal de Morges

La radio suisse romande (RSR)

Sans compter tous ceux qui l’ont écrit faux, puis ont corrigé plus tard… probablement suite à une remarque ou un commentaire de lecteur : Google a gardé la trace de l’erreur

Alors : LIBYE ! S.V.P.

Quelle peut bien être la raison profonde de la persistance de cette erreur ?

Daniel  

Sélection de la semaine : 14 – 20 février

21 février, 2011
Divers | Commentaires fermés

Dans la presse et les médias, du 14 au 20 février 2011

Petite sélection dans les parutions de la semaine écoulée :

 

Dans le journal économique « La Tribune », le 15 février 2011 : Pourquoi la survie à long terme de l’euro est improbable

Une intéressante interview du professeur Niall Ferguson sur les tendances longues de l’évolution économique, au-delà de « la crise ».

 

Sur « Domaine public », le 18 février 2011 : Secret bancaire, tempête dans un verre d’eau

La presse en fait ses gros titres, mais les récentes décisions du Conseil fédéral ne sont que la suite des mesures prises en 2009 au plus chaud de la crise. Mais nous sommes en période électorale…

 

Sur « Swissinfo », le 19 février 2011 : « La Suisse n’a plus d’atouts dans sa manche »

La Suisse, face à l’Europe, a une stratégie dilatoire. Que reste-t-il d’autre ?

 

Dans « le Temps » du 17 février 2011 : Ces pays riches en panne d’enfants

Démographie des pays riches : le déclin.

 

Sur Telos, le 15 février 2011 : Que veulent les militaires égyptiens ?

L’armée est l’acteur-clé de la nouvelle situation post-Moubarak de l’Egypte. Quelles sont les possibilités ?

 

Sur « Domaine public », le 20 février 2011 : Le (mal)traitement des initiatives populaires par le Parlement

Comment fait-on pour retarder une initiative qui gêne…

 

Bonne lecture !

Daniel

Ses gardes du corps…

18 février, 2011
Divers | 9 réponses »

 Blogs de Pascal Décaillet et Philippe Barraud, 13 et 14 février 2011 :en défense de Marie-Hélène Miauton

http://www.commentaires.com/griffures/une-plume-qui-honore-le-temps  -  http://pascaldecaillet.blog.tdg.ch/archive/2011/02/14/marie-helene-miauton-l-etincelle-d-un-style.html

Ses gardes du corps... Ils-trouvent-10-000-dollars-dans-une-boite-de-conserve_closer_news_xlarge

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Au risque de trop bien enfoncer le clou dans la planche, je reviens encore une fois sur la chronique de Mme Miauton dans « Le Temps ». Parce que le débat a continué sur l’intérêt de sa présence dans ces colonnes. Pour mieux suivre ces développements, je vous propose d’abord de reprendre la chronologie :

4 février 2011 : Le Temps publie une chronique intitulée « Qu’elle est jolie, la révolution ! » (mon billet sur le sujet).

4-7 février 2011 : Insertion de trois commentaires par des lecteurs sur le site du Temps.

10 février 2011 : Publication d’une lettre de lecteur très critique face à la chronique du 4 février.

11 février 2011 : Marie-Hélène Miauton se défend dans sa chronique : « Dictature intellectuelle » (mon billet sur le sujet).

Mes propres billets sont semble-t-il restés inaperçus. Ma foi… ce n’est qu’un modeste blog. Par contre, ce qui est à mon avis à relever, c’est la promptitude de la réaction de ceux que je nommerai les « gardes du corps » de Mme Miauton : Pascal Décaillet et Philippe Barraud (qui étaient nommés dans la lettre de lecteur) viennent à la rescousse de la chroniqueuse attaquée par ses assaillants (« Mme Miauton est truffée d’ennemis » selon Pascal Décaillet…) : trois commentaires et une lettre de lecteur. Les deux défenseurs sont journalistes, je suis dans mon thème… Alors, examinons les arguments de la défense.

Billet de P. Décaillet : « Marie-Hélène Miauton : L’étincelle de la différence » (14.2)

La sincérité d’abord : « On aime ou non. Moi j’aime« . A mon sens, c’est son meilleur argument : personnel et incontestable.La suite est bien moins convaincante : « Mme Miauton est truffée d’ennemis. C’est bien la preuve de son talent« . En somme, si je suis sa logique (la preuve…), il suffit de compter beaucoup d’ennemis ou de critiques pour se voir reconnaître du talent. S’il est cohérent, il devra alors reconnaître l’immense talent de personnalités comme Jean Ziegler ou Josef Zyziadis qui comptent eux aussi beaucoup d’ennemis. Mouammar Kadhafi, si on sonde les Suisses, devra aussi être enregistré parmi les talentueux… sans parler des dictateurs les plus honnis du XXe siècle. Au fond, pour M. Décaillet, le rôle de la chroniqueuse du vendredi, c’est de « déranger, heurter, grattouiller, chatouiller…« . Il ne lui demande pas grand chose : juste faire réagir. Je crois que certains de mes élèves sont très talentueux !

Son billet se termine en concluant que « les médiocres » (terme qui désigne les critiques de Mme Miauton… je suis donc moi aussi un « médiocre » ;-) ) « n’ont plus qu’un argument à brandir : celui de la disparition : elle nous dérange, qu’on la chasse« . Alors, je m’interroge sur les capacités de lecture du grand journaliste : s’il avait lu attentivement la lettre de lecteur, les commentaires et les billets sur ce blog, il saurait que les réactions ne sont pas dues au fait que Mme Miauton dérange, mais qu’elle soit au raz des pâquerettes depuis plusieurs années dans un journal dont on attend un peu autre chose… Que la chroniqueuse dise des choses qui lui font plaisir retient peut-être son esprit critique pourtant souvent aigu.

Billet de Ph. Barraud : Une plume qui honore Le Temps (13.2)

L’enthousiasme de Barraud vis-à-vis de Mme Miauton est impressionnant : « la meilleure chroniqueuse du journal Le Temps » (les François Gross, Beat Kappeler, Frédéric Kohler, Joëlle Kuntz et compagnie apprécieront la comparaison…). Elle est aussi « la seule plus, ou presque, qu’il est indispensable de lire dans ce journal« . Je ne sais pas ce qu’il apprécie tant… si c’est l’attribution aux noirs américains de la responsabilité du racisme envers eux ou l’idée que les arabes ne méritent que de saines dictatures. A moins que ce soit l’éternel retour des socialistes dans le rôle des méchants rapetous (dans une logique simpliste à la Walt Disney). Une chose est sûre dans ces conditions : si Philippe Barraud devait un jour reprendre la barre du Temps et généralisait cette « qualité »… il est certain que j’investirai l’argent de mon abonnement ailleurs.

Pour terminer, Philippe Barraud propose que « Mme Miauton prenne cette médiocre agressivité comme un compliment« . Pour lui, la « virulence stupéfiante, voire haineuse » des commentaires est causée par les qualités de la chroniqueuse. Tout simplement.

 

Ces deux blogueurs se retrouvent sur le mot « médiocre« . J’ai un peu l’impression de retrouver une ambiance de préau d’école primaire : « Médiocre, toi même ! ». Parce qu’en effet, autant les commentaires que la lettre et les billets critiquaient précisément la médiocrité des chroniques de Mme Miauton, faites à la va-vite et très simplistes. Les « gardes du corps » ont cru que leur chère alliée en conservatisme étaient attaquée pour ses idées, alors qu’elle était attaquée pour son manque d’idées… ou son trop-plein d’idées reçues (voir dans ce billet une liste de chroniques simplistes ou affligeantes que j’ai relevées par le passé).

Il y a deux jours, j’ai découvert que Mme Miauton avait participé à la radio à une discussion en forme de bilan suite aux résultats de la dernière votation. Je me suis demandé s’il était meilleure à l’oral qu’à l’écrit. Alors, j’ai écouté. Cela a bien confirmé mon impression. Je l’ai notamment entendue expliquer que les personnes de plus de 60 ans ne pouvaient pas faire pencher la balance d’une votation, parce qu’elles n’étaient pas majoritaires dans la population. Je me suis alors dit qu’elle n’avait probablement jamais entendu parler de la notion de participation. Les votations en Suisse obtiennent généralement un taux de participation qui tourne autour d’un maigre 50 %. Mais cette participation n’est pas homogène et varie même fortement selon les tranches d’âge. J’ai trouvé par exemple un petit graphique qui illustre ces taux de participation à Genève pour la votation du 29.11.2009 : les moins de 30 ans sont à 40 % environ alors que les plus de 60 ans montent à 70 %. Une nouvelle affirmation à l’emporte-pièce de Mme Miauton qui ne tient pas la route… Encore.

L’oral de rattrapage n’ayant pas été convaincant… j’espère toujours voir apparaître un nouveau chroniqueur du vendredi. Pas une disparition (enfin si… aussi), mais surtout une apparition… avec idées, arguments, réflexion. Cela nous changera.

Daniel    

Sélection de la semaine . 7 – 13 février

15 février, 2011
Divers | Commentaires fermés

Dans la presse et les médias, du 7 au 13  février 2011

Petite récolte la semaine passée… la lecture sera rapide.

 

Sur Slate.fr, le 7 février 2011 : La grande crise alimentaire de 2011

C’est un ensemble de causes qui toutes conduisent à se faire de gros soucis pour l’alimentation dans le monde. Mais toutes ou presque sont dues à la généralisation d’un mode de vie impossible à généraliser. On continue ?

 

Sur « Domaine public », le 13 février 2011 : Elections fédérales : cartes sur table, svp.

Retour pédagogique sur la concordancequ’il vaudrait mieux redéfinir avant d’être le nez sur les résultats en octobre 2011.

 

Dans « Le Monde » du 13 février 2011 : Révolution post-islamiste

Les nouveautés des soulèvements dans le monde arabe.

 

Daniel

M.H. Miauton se défend… en chroniquant

13 février, 2011
Divers | 4 réponses »

Le Temps du 11 février 2011 : Dictature intellectuelle

http://www.letemps.ch/Page/Uuid/b3fbb4a6-355b-11e0-a83c-72c9481907e8/Dictature_intellectuelle

M.H. Miauton se défend... en chroniquant paquerettes

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Les chroniques de Marie-Hélène Miauton dans « le Temps » m’ont déjà plusieurs fois fait réagir et la dernière en date mérite à nouveau une petite attention. De fait, M-H Miauton réagit à un courrier de lecteur publié la veille de sa chronique hebdomadaire, soit le 10 février 2011. La chroniqueuse a donc réagi au quart de tour… ou sur un coup de sang. Qui sait, peut-être était-elle justement à la recherche d’une idée ? Toujours est-il qu’elle utilise sa propre chronique pour se défendre, ce qu’elle avait déjà fait au moins une fois par le passé. Sa défense est accompagnée cette fois-ci par celle du rédacteur en chef Pierre Veya.

Que dit donc ce simple « courrier de lecteur » qui mérite une chronique à lui tout seul ? Voici un résumé « maison » :

D’abord il questionne : « Jusqu’à quand le lectorat du Temps devra-t-il supporter ses chroniques (celles de M-H M.) à l’emporte-pièce ? ». Ensuite il propose de « congédier sur-le-champ cette pseudo-intellectuelle médiatique » et la compare à messieurs Barraud, Derder, Décaillet, Poncet et Windisch qui « font les choux gras de publications avides de verser dans le populisme et le sens commun« . Il évoque son institut de sondage sans aucun sociologue en son sein et estime que M.H. Miauton « s’autoproclame égyptologue, criminologue, spécialiste de l’enseignement supérieur, politologue« , ayant un avis sur tout, « un avis digne d’autres quotidiens de l’Arc lémanique » (Devinez lesquels, NDLR). Il conclut ainsi : « Alors que les pages Opinions du Temps comptent parmi les plus stimulantes, cette chronique discrédite totalement le quatrième pouvoir et pollue l’idéal démocratique« .

Pas de doute, c’est une charge violente. Mais je soupçonne Mme Miauton de s’énerver autant surtout parce que quelqu’un lui a piqué son « emporte-pièce« . Les miroirs sont bien souvent cruels. Et il y a bien sûr aussi le fait que ce courrier ait été diffusé à tous les lecteurs du Temps. En effet, mon blog ou celui de Kalvin Whiteoak n’ont semble-t-il jamais fait réagir Mme Miauton, en tout cas jamais dans une chronique…

Cela dit, utiliser sa propre chronique hebdomadaire pour se défendre n’est pas tout à fait banal. Elle dispose ainsi d’un espace gratuit – et probablement payé – pour sa cause personnelle quand d’autres se contentent d’un blog personnel (de nombreux journalistes). Alors, je me propose d’examiner plus en détail son système de défense à partir de quelques points relevés :

1) Dès la première ligne de son texte, M-H. Miauton cite ses coaccusés, soit Miauton, Derder, Décaillet, Poncet, Windisch. Au passage, elle oublie « Barraud » que je considère personnellement comme le plus pertinent de la liste. Pourquoi ? Ceci explique peut-être cela…

2) Ces « néo-conservateurs qu’il est urgent de faire taire« , voici selon elle la « teneur du courrier de M. Gonin, enseignant d’extrême-gauche (bientôt un pléonasme) paru hier dans le Temps« . C’est manifestement plus fort qu’elle : elle vit par les poncifs simplistes. Tous les enseignants (ou presque) seraient d’extrême-gauche. Alors, je me rebiffe, car je ne me situe pas à l’extrême-gauche, bien qu’enseignant, et j’observe auprès de mes collègues une grande diversité de sympathies politiques qui couvre presque l’entier du spectre gauche-droite. Une fois de plus, c’est du « n’importe quoi » digne d’un pilier de bistrot.

3) Elle insiste en particulier sur son droit de chroniquer sans devoir présenter une légitimité particulière. Je lui donne raison sur ce point, car c’est le cas de la plupart des chroniqueurs qui s’expriment sur une grande variété de thèmes.

4) « Ce courrier ne mérite guère que l’on s’y attarde » ajoute-t-elle en y consacrant toute sa chronique hebdomadaire. Heureusement qu’il en est ainsi, sans quoi elle en ferait une dizaine…

5)  Elle s’en prend aussi à la rédaction qui a accepté de publier ce « courrier injurieux« , d’où le texte joint par le rédacteur en chef. Pour elle, le »vrai problème, c’est que ce courrier ait pu paraître« . Si on considère le courrier injurieux, la question peut en effet se poser. Mais quid de la liberté d’expression qu’elle s’attribue à elle-même, sans hésiter à diffamer l’ensemble des enseignants ?

6) Enfin, elle termine par : « Les médias sont ainsi devenus les otages de leur propre idéologie. Ils chantent tous la même musique (…)« . Et vlan : un poncif simpliste de plus !!! Mais si on peut lire régulièrement Charles Poncet (dans l’Hebdo), Marie-Hélène Miauton (dans Le Temps), Ueli Windisch (dans le Nouvelliste et d’autres) ou Fathi Derder (dans 24 heures jusqu’à son récent engagement en politique), c’est bien que les médias ne correspondent pas à l’idéologie unique de centre-gauche que vilipende Mme Miauton. Manifestement, les « néo-réacs » ont aussi bien leur place dans les médias.

Tentons donc une petite synthèse après attaque et défense. M. Gonin, l’auteur de la lettre de lecteur, a la dent dure, c’est certain. Cela dit, sa critique, si on la lit attentivement, s’en prend avant tout au simplisme « à l’emporte-pièce » des chroniques plutôt qu’à ses positions bien à droite. C’est le « niveau » qui est en cause. D’ailleurs, je dis la même chose dans les divers billets que j’ai consacrés à ces chroniques miautonesques :

Quand les noirs américains sont responsables du racisme à leur encontre… (21.22.2008)

Quand les coûts de la santé s’expliquent entre bons et méchants… (15.05.2009)

Quand il vaut mieux ne pas trop punir les délits en costard-cravate… (22.01.2010)

Quand c’est la gauche qui est coupable de l’emploi des clandestins par des profiteurs… (26.02.2010)

Quand le centre-droit – les gentils – sauve le pays… (03.12.2010)

Quand les arabes ne méritent que la dictature… (05.02.2011)

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Le problème, avec les chroniques de Mme Miauton, ce n’est pas qu’elles expriment une pensée de droite ou conservatrice. Cela paraît même plutôt normal dans un journal de droite comme « Le Temps ». Non, ce qui coince, c’est qu’elles jurent franchement avec la qualité des interventions des autres rédacteurs de ce quotidien en confinant trop souvent à la discussion de troquet, à coups d’idées reçues éculées et de réactions simplistes. Quand je paie mon abonnement au Temps, j’espère recevoir des réflexions qui dépassent un tant soit peu le sens commun. D’ailleurs, je tiens à préciser que j’apprécie la lecture d’opinions distantes des miennes, voire très conservatrices, qui viennent me déranger et me forcent à réfléchir « un peu plus loin ». C’est par exemple assez souvent le cas avec les articles signés par Olivier Delacrétaz dans « La Nation« . L’organe de la Ligue vaudoise est très conservateur, mais sait proposer des réflexions d’un certain niveau.

En conclusion, il ne m’appartient pas de décider qui doit faire les chroniques de mon quotidien, mais j’apprécierais beaucoup que « Le Temps » finisse par trouver un chroniqueur/une chroniqueuse capable de me donner à réfléchir plutôt qu’à pleurer…

Daniel 

Exercices de style

12 février, 2011
Scène médiatique | 29 réponses »

Site de « 20 minutes », le 31 janvier 2010 : Les détrousseurs ne sont pas allés loin

http://www.20min.ch/ro/news/faits_divers/story/28664303

 

Sur les auteurs de délits et leurs victimes, il est important de tout savoir. Alors, pourquoi se contenter de leurs âges et de leurs nationalités ?

 

Dis… plôme !

Quatre jeunes voleurs n’ont pas tardé à se faire arrêter après avoir détroussé successivement deux passants dans la nuit de vendredi à samedi à Zurich.

Titulaires d’un CFC, d’un brevêt secondaire et d’une maturité et âgés de 17 à 21 ans, ils ont d’abord pris quelque 200 francs dans le porte-monnaie d’un titulaire d’un CFC de 18 ans. Ils ont ensuite dérobé une centaine de francs et une cinquantaine d’euros à un titulaire d’un diplôme de commerce de 19 ans. Les deux victimes ont prévenu la police qui a pu rapidement pu appréhender les agresseurs. Ces derniers ont en vain tenté de fuir en apercevant les agents, a précisé lundi la police municipale composée de titulaires de diplômes.

 

Tiré par les cheveux

Quatre jeunes voleurs n’ont pas tardé à se faire arrêter après avoir détroussé successivement deux passants dans la nuit de vendredi à samedi à Zurich.

Brun, noireaud et rouquin et âgés de 17 à 21 ans, ils ont d’abord pris quelque 200 francs dans le porte-monnaie d’un blond de 18 ans. Ils ont ensuite dérobé une centaine de francs et une cinquantaine d’euros à un châtain de 19 an. Les deux victimes ont prévenu la police qui a pu rapidement pu appréhender les agresseurs. Ces derniers ont en vain tenté de fuir en apercevant les agents, a précisé lundi la police municipale blonde.

 

Métiers

Quatre jeunes voleurs n’ont pas tardé à se faire arrêter après avoir détroussé successivement deux passants dans la nuit de vendredi à samedi à Zurich.

Un boucher, un cordonnier et un bijoutier, âgés de 17 à 21 ans, ont d’abord pris quelque 200 francs dans le porte-monnaie d’un tisserand de 18 ans. Ils ont ensuite dérobé une centaine de francs et une cinquantaine d’euros à un relieur de 19 ans. Les deux victimes ont prévenu la police qui a pu rapidement pu appréhender les agresseurs. Ces derniers ont en vain tenté de fuir en apercevant les agents, a précisé lundi la police municipale zurichoise.

 

Apparences…

Quatre jeunes voleurs n’ont pas tardé à se faire arrêter après avoir détroussé successivement deux passants dans la nuit de vendredi à samedi à Zurich.

Un gras du bide, un petit maigrelet et un sportif élancé, âgés de 17 à 21 ans, ont d’abord pris quelque 200 francs dans le porte-monnaie d’un porteur de lunettes de 18 ans. Ils ont ensuite dérobé une centaine de francs et une cinquantaine d’euros à un chauve de 19 ans. Les deux victimes ont prévenu la police qui a pu rapidement pu appréhender les agresseurs. Ces derniers ont en vain tenté de fuir en apercevant les agents, a précisé lundi la police municipale zurichoise.

 

Quant à l’original… :

Quatre jeunes voleurs n’ont pas tardé à se faire arrêter après avoir détroussé successivement deux passants dans la nuit de vendredi à samedi à Zurich.

Originaires d’Angola, du Congo et de Belgique et âgés de 17 à 21 ans, ils ont d’abord pris quelque 200 francs dans le porte-monnaie d’un Macédonien de 18 ans. Ils ont ensuite dérobé une centaine de francs et une cinquantaine d’euros à un Suisse de 19 ans. Les deux victimes ont prévenu la police qui a pu rapidement pu appréhender les agresseurs. Ces derniers ont en vain tenté de fuir en apercevant les agents, a précisé lundi la police municipale zurichoise.

 

Daniel   

UDC = menteurs !

8 février, 2011
Propagande | 14 réponses »

Une annonce payante de l’UDC dans les quotidiens – Février 2011

annonceudc1.jpg

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J’affirme : « L’UDC ment ! »

 

Et je le démontre… :

Dans une annonce parue  le 5 février 2011 dans le quotidien vaudois « 24 heures », l’UDC titre :

« Voici ce que nous devons à la gauche et aux partis du centre :

4 milliards de francs d’impôts, de redevances et de taxes supplémentaires depuis le début de l’année ! »

Puis, elle complète en affirmant que « depuis le 1er janvier 2011, l’Etat tire presque 4 milliards de francs supplémentaires des poches de la population« , que « cela fait 450 francs par habitant » ou « 1800 pour une famille de quatre personnes« . Puis arrive l’estocade : la faute en est à la gauche et aux partis du centre « qui ont imposé cette hausse des impôts et redevances » que seule l’UDC a combattue. Suivent deux sortes de notes de bas de page en petits caractères serrés (que personne ne lira…). La première indique que les 4 milliards sont issus de la hausse de la TVA de 0,4 % à partir du 1er janvier, des augmentations des primes d’assurance maladie, ainsi que du 0,2 % de prélèvement en faveur de l’assurance chômage. La seconde signale que « l’UDC s’est battue seule contre la hausse de la TVA voulue par les autres partis » et a également combattu les autres dispositions. Voilà.

Où est le mensonge ?

Il est là, dans l’assertion suivante : « La gauche et les partis du centre ont imposé cette hausse des impôts et des redevances« . Pourquoi ? Parce que c’est la population suisse elle-même, qui a pris ces décisions, en votation populaire !

La hausse de 0,4 % de la TVA (pour rééquilibrer les finances de l’AI) a été acceptée en votation populaire le 27 septembre 2009 (attestation du résultat ici). La hausse de 0,2 % (0,1 % pour l’employé et 0,1 % pour l’employeur) a elle été acceptée en votation populaire le 26 septembre 2010. La deuxième note de bas de page fait aussi allusion à d’une disposition rejetée dans le domaine de l’assurance maladie et l’acceptation de l’assurance maternité. Il s’agit là aussi de résultats de votations populaires. Il n’y a donc eu aucun parti pour « imposer » ces décisions : elles sont le fruit d’un débat national et d’une votation populaire, soit la ratification la plus légitime qui soit en démocratie. Nulle part l’annonce n’indique qu’il s’agissait de votations populaires; l’intention de tromper l’électeur est donc manifeste. L’UDC pense probablement que ses électeurs ont une mémoire de poisson rouge et ont déjà oublié depuis longtemps ces votations… Il est terrible de penser qu’elle a peut-être raison.

Il ne faut pas oublier que le système de démocratie directe permet aux citoyens suisses de verrouiller le système fiscal : le taux de TVA maximal figure dans la constitution (référendum obligatoire) et les diverses taxes et impôts sont basés sur des lois soumises au référendum facultatif. C’est donc bien le peuple suisse qui accepte ou non des hausses et aucun parti ou aucune alliance de partis ne peut les imposer. Impôts et taxes…. mais de quelles « redevances » l’UDC peut bien parler dans son annonce… Encore un truc.

Le toupet incroyable du parti ressort encore mieux lorsqu’on poursuit l’examen de l’annonce jusqu’au bout : on y découvre le slogan démagogique du parti : « Les Suisses votent UDC« - « pour moins d’impôts, de redevances et de taxes« . Au passage, on rappellera qu’une majorité de Suisses (environ 70 %) NE VOTENT PAS POUR L’UDC. Mais surtout, il faut remarquer à quel point le slogan tombe ici à plat : ce sont justement « les Suisses » qui ont accepté les augmentations en question. Mais l’UDC n’a que faire de la démocratie quand elle ne va pas dans son sens. Si quelqu’un ose critiquer la décision populaire sur les minarets, c’est tout de suite un concert de hauts cris contre les « anti-démocrates ». Mais lorsqu’il s’agit de décisions fiscales contre des recommandations de l’UDC, exit la démocratie. Un peu comme quand Blocher était allé en Turquie critiquer une disposition pourtant adoptée en votation populaire…

Cette annonce est un tissu de mensonges éhontés. L’UDC confirme de la plus belle des manières son statut de parti menteur, manipulateur et démagogique. Et je m’interroge : faut-il que « 24 heures » et/ou Edipresse soit vraiment sur la paille pour accepter d’intégrer à sa page de tels mensonges « payants ».

Daniel

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