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Une campagne de l’organe faîtier des assurances maladie
Quelle est la raison qui motive cette campagne : l’affaire des réserves excédentaires genevoises et vaudoises qui vont servir à modérer les primes des schwytzois et zurichois (vous savez, ceux qui paient des primes inférieures aux romands depuis plus de 15 ans…)… ou alors c’est pour consolider un peu l’image avant l’annonce à venir de hausses impressionnantes des primes à l’automne 2010 (pour rattrapper les hausses qui n’ont pas eu lieu lors des deux années précédant la votation sur la caisse unique – on se demande pourquoi…) ?20 minutes indique que la campagne a coûté entre 1 et 1,2 millions (selon santésuisse). D’où vient cet argent ? Des primes ?
Ce n’est plus de la publicité (qui sert à faire connaître son produit, ou à se positionner face à la concurrence). Non, il s’agit ici de propagande pure, idéologique au sens fort, pour conforter un système. Cela rappelle les slogans et les affiches vues en Europe de l’est avant la chute du mur de Berlin, lorsque le système communiste s’efforçait de répéter qu’il était au service des « travailleurs ». Les caisses maladie, avec autant de crédibilité, veulent faire accroire qu’elles sont au service des assurés.
Voyons de plus près l’une de ces affiches, que j’ai découverte il y a deux jours et qui m’a fait bondir :
Au-delà de la provocation récurrente de la série d’affiches (« Caisses maladie, arnaque finie« ) que la campagne vise justement à contredire, on trouve une affirmation plus particulièrement ciblée : « Et poutant… qui n’a pas le droit de faire du profit« .
Les caisses maladie tiennent à rappeler qu’elles doivent, selon la loi, être gérées de façon n0n-lucrative dans le domaine de l’assurance obligatoire. Peut-être faut-il aussi entendre une forme de plainte, dans le genre « c’est pas juste, on n’a même pas le droit de faire du bénéf « … allez savoir !.
Or :
- Si l’assurance obligatoire ne peut pas être bénéficiaire, les assurances complémentaires peuvent l’être, elles, et elles le sont ! Et comme c’est bien la même comptabilité d’entreprise qui s’occupe des deux, en ventilant les dépenses dans une comptabilité analytique, on peut légitimement se demander s’il n’y a pas quelques « glissades de bénéfice » au moyen d’habiles écritures comptables (pas difficiles, d’ailleurs, je saurais faire…).
- Les comptes des assurances maladie sont absolument opaques et elles n’ont jamais pas démontré qu’elles n’étaient vraiment pas bénéficiaires. Quant aux contrôleurs de l’Etat, ils sont trois pelés et deux tondus et n’ont pas les moyens d’effectuer un contrôler véritablement probant…
- Quant aux fameuses réserves de l’assurance obligatoire, là aussi c’est le flou total sur leur gestion… Qui sait si une partie du profit de cette gestion ne finit pas dans les poches des actionnaires ? (à nouveau, grâce à des écritures comptables de l’assurance de base vers les complémentaires…).
Alors, si vraiment les assurances maladie ne font pas de bénéfice, qu’elles le démontrent !
On me rétorquera que ce n’est pas aux assurances de démontrer leur innocence dans ce domaine… Mais :
1) Je n’accuse pas, je pose une question tout à fait légitime (en tant que citoyen, assuré ET contribuable)
2) Les assurances maladie gèrent un service public avec notre argent et c’est à elle de démontrer qu’il s’agit d’une gestion tout à fait loyale.
Pour l’instant, c’est très opaque et ça sent l’arnaque (tiens, ça rime…).
Daniel
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12 septembre, 2010 à 0:11
Bravo, excellent texte, je suis en train de réagir exactement de la m^me façon. Je cherche depuis une heure la statistique officielle des bénéfices des caisses maladie, qui existait à l’époque de la campagne sur la caisse unique.
Soit les caisses doivent admettre qu’elles mentent, soit elles doivent rendre leurs bénéfices!