24 heures du 24-25 mai revient sur la productivité des vaudois
Je le disais dans mon dernier article : l’interprétation de l’étude de Créa par les rédacteurs du 24 heures conduisait à des conclusions erronées quand le journal titrait : « Le Vaudois souffre de faible productivité ». Or, aujourd’hui, le journal revient sur cette question en disant « Le Vaudois crée davantage de valeur qu’il n’y paraît ». Amusant.
La nuit porte conseil, manifestement (ou alors, ils ont lu mon blog, mais je n’y crois pas trop !). Cette fois-ci, le journal évoque des « distorsions statistiques » en parlant du diagnostic posé par l’auteur de l’étude qui relativise lui-même les résultats en estimant que « le PIB par habitant n’est pas un bon indicateur du dynamisme économique » et qui ajoute même que ce dernier agrégat statistique est certainement lui-même sous-évalué dans le cas du canton de Vaud.
Bref, je retrouve mes propres critiques dans le quotidien, mais deux jours plus tard : L’effet frontalier dans la comparaison avec Genève, le fait qu’il faudrait diviser le PIB non par le nombre d’habitants, mais par le nombre de postes à plein-temps…
Mais nulle part le quotidien n’accepte cependant de revenir sur ses propres déclarations. Le fait d’avoir parlé de « faible productivité » en concevant de manière incorrecte ce concept n’est tout simplement plus évoqué. De toute manière, on va supposer que la mémoire à court terme du lecteur a déjà tout effacé, alors inutile de reconnaître avoir dit une grosse bêtise !
Alors, chers rédacteurs, ne serait-il pas tout simplement plus sage d’attendre un ou deux jours avant de rédiger sur une étude statistique de ce type ? Il deviendrait alors possible de tenir compte de l’intervention de l’auteur et de relativiser sérieusement les chiffres. Cela deviendrait nettement plus intéressant.
Si un journal comme 24 heures veut faire la « course de vitesse » avec les journaux gratuits, il ne pourra que la perdre. A quoi bon payer pour un journal qui n’apporte pas de « valeur ajoutée » en terme d’information, de commentaire, de vérification des faits ?
A quand une réflexion de fond sur les qualités nécessaires d’un journal payant ?
Dani